Rapport annuel de l'Organisation mondiale de la santé sur la situation du paludisme dans le monde

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L'Organisation mondiale de la santé a publié, le 9 décembre 2015, le rapport annuel sur la situation du paludisme dans le monde. Entre 2000 et 2014, le bilan des résultats de la lutte contre cette maladie est très encourageant. Le nombre de cas d'accès palustre a diminué de près de 75 % dans 57 des 106 pays infectés et 18 ont obtenu plus de 50 % de réduction.

En 2015, des mesures simples réduisent le coût humain et financier

  • Diffusion des moustiquaires imprégnées d'insecticide dans les zones impaludées. En 2015, en Afrique subsaharienne, 55 % des personnes dorment sous moustiquaire imprégnée d'insecticide contre moins de 2 % en 2000. L'usage de la moustiquaire aurait permis d'éviter 68 % des cas de paludisme.
  • Utilisation des tests de diagnostic rapide (TDR). La diffusion de ces tests permet la distinction entre une fièvre palustre et une autre cause, ce qui autorise la mise en place d'un traitement approprié et de réduire l'utilisation de traitement probabiliste. Dans la région africaine de l'Organisation mondiale de la santé, le test était utilisé dans 65 % des cas en 2014, contre 36% des cas en 2005.
  • L'utilisation de combinaisons thérapeutiques à base des dérivés de l'artémisinine a été très efficace contre Plasmodium falciparum.
  • Ces mesures ont permis de réduire l'incidence du paludisme et de générer une économie de plus de 900 millions de dollars depuis l'an 2000, alors que leur financement s'élève actuellement à 2,7 milliards de dollars par an.
  • Pour les enfants de moins de 5 ans, le nombre de décès dus au paludisme a reculé de 723 000 cas en 2000 à 306 000 cas. Cette baisse a été obtenue en majeure partie dans la Région africaine de l'Organisation mondiale de la santé.
  • Deux pays, le Nigeria et la République Démocratique du Congo, ont totalisé plus de 35 % des décès mondiaux dus au paludisme en 2015.
  • L'Asie du Sud-Est a recensé 10 % des cas et 7 % des décès en 2015.
  • La Méditerranée orientale a recensé 2 % des cas et 2 % des décès en 2015.
  • En 2014, 16 pays n'ont signalé aucun cas autochtone de paludisme : Argentine, Arménie, Azerbaïdjan, Costa Rica, Émirats arabes unis, Géorgie, Irak, Kirghizistan, Maroc, Oman, Ouzbékistan, Paraguay, Sri Lanka, Tadjikistan, Turkménistan et Turquie. Dans 17 pays, le nombre de cas signalés est inférieur à 1 000.

Malgré les progrès, il reste d'importants défis à relever

  • Environ 3,2 milliards de personnes sont exposées au risque de paludisme avec, en 2015, 214 millions d'accès palustres et environ 438 000 décès.
  • Quinze pays d'Afrique totalisent la majeure partie des cas (80 %) et des décès (78 %).
  • La baisse de l'incidence a été plus faible (- 32%) dans ces pays où la charge de morbidité est élevée, par rapport à celle observée dans les autres pays (- 53 %). La faiblesse des systèmes de santé continue à entraver les progrès dans la lutte contre le paludisme.
  • En 2014, environ un tiers des populations exposées au risque en Afrique subsaharienne vivaient dans des foyers sans moustiquaire imprégnée d'insecticide et sans pulvérisation d'insecticide à effet rémanent.
  • De nouvelles populations d'anophèles résistantes aux insecticides apparaissent.
  • De la même façon, des souches de parasite résistantes aux dérivés de l'artémisinine ont été décrits en Asie du Sud-Est, ce qui suscite une réelle inquiétude.

Nouveau plan de lutte

En mai 2015, une nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le paludisme a été adoptée pour la période 2016-2030.

Les cibles sont ambitieuses mais réalisables à l'horizon 2030, parmi lesquelles :

  • Une réduction d'au moins 90 % à l'échelle mondiale de l'incidence du paludisme et de la mortalité due la maladie.
  • Élimination du paludisme dans 35 pays au moins.
  • Prévention contre toute résurgence de la maladie dans l'ensemble des pays désormais exempts.

L'évolution des données épidémiologiques du paludisme ont conduit a une évolution des recommandations concernant les voyageurs. La recommandation s'appuie toujours sur le triptyque :

Source : Organisation mondiale de la santé.