Paludisme à Plasmodium knowlesi chez des voyageurs allemands de retour de Thaïlande et de Birmanie

En Allemagne, les chercheurs du département des maladies infectieuses et tropicales de l'Université de Munich ont publié deux cas de paludisme à Plasmodium knowlesi chez des voyageurs de retour de Thaïlande et de Birmanie.

Il s'agit, en décembre 2013, d'un homme de 73 ans et d'une femme de 52 ans en novembre 2014, qui ont développé une forme grave de paludisme au retour en Allemagne.

Les frottis sanguins montraient des formes annulaires de plasmodium ressemblant à la fois à Plasmodium falciparum et à Plasmodium malariae. Le diagnostic définitif d'infection à Plasmodium knowlesi a été fait par biologie moléculaire (PCR ARNr 18S et séquençage d'ADN des amplicons) confirmant à plus de 99% la concordance avec les souches de Thaïlande et de Malaisie.

Plasmodium knowlesi est un parasite dusinge macaque à longue queue et couettes en Asie du Sud. Comme les autres espèces de Plasmodium, il est transmis à l'homme par la piqûre d'une anophèle femelle.

Il a été récemment reconnu comme une cause importante de paludisme humain et qui peut représenter plus de 50% des espèces endémiques dans certains zones comme la partie malaisienne deBornéo. L'infection par _Plasmodium knowles_i est grave parce que le cycle de vie des parasites est seulement de 24 heures ce qui augmente donc la parasitémie plus rapidement que les autres espèces de Plasmodium.

Chez les voyageurs internationaux, 12 cas importés dans leurs pays d'origine ont été publiés à ce jour. Les deux patients allemands avaient visité des zones boisées dans le sud de la Thaïlande (de la province de Ranong, du district de Kra Buri et parcs nationaux de Khao Sok) habitées par l'hôte naturel.

Les infections sont concentrées en Malaisie, où l'on note au cours de la dernière décennie une déforestation massive au profit de plantations de palmiers à huile de palme. Ceci a conduit à une augmentation substantielle des interactions humaines avec les macaques.

Ces données épidémiologiques placent Plasmodium knowlesi sur la liste des maladies émergentes et ré-émergentes, passées de l'animal à l'homme suite à la déforestation de zones de forêt tropicale auparavant inhabitées par l'homme.

Avec la modification des modèles de tourisme tels que la tendance à l'éco-tourisme qui pourrait augmenter le risque d'infection même dans les zones de faible prévalence, les voyageurs, les infectiologues et les centres de médecine des voyages doivent être conscient du risque.

Source : Promed.