Situation du Cholera sur le continent Américain

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Le choléra est une infection intestinale aiguë due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Il atteint chaque année 3 à 5 millions de personnes. Le bacille produit une entérotoxine (toxine cholérique) qui provoque une diarrhée abondante, indolore, afécale, d’aspect « eau de riz » pouvant aboutir rapidement à une déshydratation sévère et au décès du sujet si le traitement n'est pas engagé rapidement. La plupart des sujets contaminés par V. cholerae (75 % d’entre eux) présentent peu ou pas de symptômes, bien qu’ils soient porteurs du bacille dans leurs selles pendant une à deux semaines. Contrairement à une notion communément répandue, le vibrion responsable du choléra est peu transmissible lorsque les règles d’hygiène de base sont respectées. La chloration adaptée de l’eau et les mesures d’hygiène de base suffisent généralement à prévenir les contaminations.

Deux sérogroupes, O1 et O139 (ce dernier, dit « Bengale », est apparu en 1992 en Inde du Sud où il est endémique et reste cantonné) sont responsables du choléra épidémique. Plusieurs pandémies de choléra se sont succédées au cours des derniers siècles. La septième pandémie est due à une souche de V. cholerae de sérogroupe O1 appartenant à un biotype particulier (biotype El Tor). Elle a commencé en Asie du sud en 1961, atteint les Amériques en 1991 et sévit toujours actuellement.

La Bolivie est le seul pays d’Amérique à avoir rapporté des cas en 2007 et 2008. Il est très probable que la souche sévissant à Haïti dès mi-octobre 2011 ait été apportée par le contingent Onusien bengalais intervenant lors des suites du tremblement de terre. Cette épidémie est responsable de plus de 200 000 cas de choléra dont 4 000 décès environ dans ce pays, où le pic semble avoir été atteint. La République Dominicaine est moins atteinte (1 300 cas environ) par l’exportation des cas Haïtiens grâce à une infrastructure sanitaire plus développée. Elle reste toutefois le théâtre de foyers autochtones et de cas de toxi-infections alimentaires collectives liées essentiellement à la consommation de crustacés mal cuits (langoustes). Le Venezuela a été également concerné par ces cas importés de toxi-infections alimentaires collectives. Deux cas ont été confirmés chez des Américains, de même que trois cas martiniquais. Parmi les autres pays d’Amérique latine présentant des cas suspects isolés de choléra, figurent le Mexique, le Honduras, le Chili et le Nicaragua.

Concernant la protection vaccinale, le vaccin oral Dukoral® protège uniquement contre le sérogroupe O1 pour une période limitée à deux ans. De part sa réactivité croisée avec entre autres la toxine cholérique B, il est à noter que ce vaccin est le seul à offrir une protection satisfaisante mais limitée à une courte période contre la «turista», due à Escherichia coli entérotoxinogène. Le nouveau vaccin oral bivalent Shanchol®, uniquement commercialisé en Inde jusqu'à présent, confère une protection étendue aux deux sérogroupes O1 et O139 ; sa durée de protection est estimée à deux ans.

Source : Institut de veille sanitaire.