Hausse significative des cas d'infection à virus West Nile en Europe

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Les nouvelles données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control, ECDC) montrent que le nombre d’infections à virus West Nile rapportées dans les pays européens jusqu’à présent cette année dépasse le nombre total d’infections constatées au cours des cinq dernières années.

Entre le 28 septembre et le 4 octobre 2018, les États membres de l'Union européenne ont notifié 50 infections humaines par le virus West Nile :

  • 22 cas en Grèce ;
  • 19 cas en Roumanie ;
  • 7 cas en Hongrie ;
  • 1 cas en Bulgarie ;
  • 1 cas en République tchèque ;
  • les pays voisins de l'UE ont notifié 30 cas, tous en Serbie.

Des cas humains ont été signalés pour la première fois dans trois régions :

  • 1 cas en Bulgarie ;
  • 1 cas en République tchèque ;
  • 1 cas en Serbie.

D'autres cas humains ont été signalés dans des zones qui ont été touchées au cours des saisons de transmission précédentes.

Dix huit décès liés au virus à virus West Nile ont été notifiés :

  • 8 décès en Grèce ;
  • 6 décès en Roumanie ;
  • 3 décès en Serbie ;
  • 1 décès en République tchèque.

Dans la même semaine, 21 foyers épidémiques à virus West Nile, chez les équidés ont été notifiées :

  • 13 foyers épidémiques par l'Italie ;
  • 3 foyers épidémiques par la Grèce ;
  • 3 foyers épidémiques par la France ;
  • 1 foyer épidémique par la Hongrie ;
  • 1 foyer épidémique par la Slovénie.

Le 4 octobre, depuis le début de l'année 2018,** les États membres de l'Union européenne ont notifié 1 317 cas humains d’infections à virus West Nile :**

  • 495 cas en Italie ;
  • 283 cas en Grèce ;
  • 256 cas en Roumanie ;
  • 197 cas en Hongrie ;
  • 45 cas en Croatie ;
  • 16 cas en France ;
  • 15 cas en Autriche ;
  • 6 cas en Bulgarie ;
  • 3 cas en Slovénie ;
  • 1 cas en République tchèque.

Les pays voisins de l'Union européenne ont notifié 434 cas humains d’infections à virus West Nile :

  • 350 cas en Serbie ;
  • 81 cas en Israël ;
  • 3 cas au Kosovo.

À ce jour,142 décès liés au virus West Nile ont été notifié :

  • 36 décès par l'Italie ;
  • 36 décès par la Roumanie ;
  • 34 décès par la Grèce ;
  • 32 décès par la Serbie ;
  • 1 décès par la Bulgarie ;
  • 1 décès par la République tchèque ;
  • 1décès par la Hongrie ; 1 décès par le Kosovo.

Le taux de létalité en 2018 n’a pas dépassé celui des deux années précédentes (7,6 % en 2018 contre 11,1 % en 2016 et 2017), tandis que la proportion de cas de maladie neuro-invasive due au virus West Nile chez les cas symptomatiques était plus faible que pour les deux années précédentes (70 % en 2018 contre 82 % en 2017 et 86 % en 2016).

En 2018, la saison de transmission a commencé plus tôt que d’habitude et un nombre plus élevé de cas ont été rapportés par rapport aux mêmes périodes des années précédentes. Tous les cas humains notifiés au cours de la saison de transmission en cours ont été notifiés chez des personnes résidant dans le pays.

Comme il s'agit actuellement d'une saison de transmission particulièrement intense pour le virus West Nile, les mesures de précaution pour les voyageurs et les résidents, principalement les personnes âgées et les personnes immunodéprimées, des zones touchées doivent être rappelées.

Rappels sur le virus West Nile :

Le virus West Nile est considéré aujourd'hui comme le flavivirus le plus répandu après celui de la dengue.

WN appartient à la famille des Flaviviridaedu genre flavivirus. Ce sont les oiseaux migrateurs qui jouent le rôle d'animaux réservoirs de virus. La transmission du virus se fait via la piqûre de moustiques du genre Culex: après avoir piqué des oiseaux infectés, les femelles moustiques deviennent compétentes pour la transmission du virus aux humains lors d'un repas sanguin.

Dans la majorité des cas (80 %), l'infection par virus West Nile est asymptomatique. Les formes symptomatiques de la maladie se caractérisent par l'apparition brutale d'une fièvre importante après 3 à 6 jours d'incubation. Cette fièvre est accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d'une toux, d'adénopathies du cou, et souvent d'une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.

Des complications neurologiques (méningite, encéphalite) surviennent dans moins de 1% des cas. Plus rarement encore, d'autres complications (hépatite, pancréatite ou myocardite) peuvent apparaître. Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles. Mais l'infection virale peut s'avérer mortelle principalement chez les adultes séniors.

Pour se protéger il est conseillé au voyageur :

  • de réduire le temps passé à l'extérieur pendant les heures de pointe du moustique (entre le crépuscule et l'aube) ;
  • de porter des vêtements de couleur claire avec des manches longues, pantalons et chaussettes dans les zones où les moustiques sont présents ;
  • de se protéger des piqûres de moustiques en utilisant un insectifuge contenant du DEET ;
  • de nettoyer les gouttières et vider régulièrement les bains d'oiseaux et autres objets susceptibles de recueillir de l'eau ;
  • de s'assurer que les barils de pluie sont recouverts de moustiquaires ou qu'ils sont étroitement scellés autour du tuyau de descente des eaux de pluies ;
  • d'améliorer l'aménagement paysager pour empêcher l'eau stagnante autour de la maison.

Source : European Centre for Disease Prevention and Control.

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