Évolution de l'épidémie de choléra au Cameroun

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Au Cameroun, l'épidémie de choléra qui a débuté le 18 mai 2018 est persistante. L'épidémie s'est d'abord répandue à partir de la région Nord puis dans la région Centre et dans la région du Littoral.

Les régions du Nord et du Littoral continuent de notifier de nouveaux cas suspects. La région du Centre n'a pas notifié des cas suspects depuis le 27 août 2018.

Douze districts notifient actuellement cas de choléra, 10 dans la région du Nord et deux dans la région du Littoral.

Du 7 au 24 septembre, 116 nouveaux cas suspects de choléra dont 11 décès liés ont été notifiés.

Depuis le début de l'épidémie, 367 cas suspects, dont 31 décès liés (létalité : 8,4 %), ont été notifiés.

La région du Nord reste l'épicentre de l'épidémie et représente 79 % des cas (291 cas dont 29 cas confirmés et 30 décès).

Le taux de létalité dans cette région est le plus élevé avec 30 décès liés (létalité : 10,3 %), comparé à un décès dans la région Centre (létalité : 1,4 %) et aucun décès dans la région du Littoral.
Depuis le début de l'épidémie, 37 échantillons de selles sur 126 analysés au Centre Pasteur du Cameroun ont été confirmés positifs pour Vibrio cholerae, de sérogroupe, O1 Inaba par culture.

La majorité (56 %) des cas sont les femmes et 47 % ont entre 16 et 45 ans. Les enfants de moins de cinq ans ans représentent 8,7 % des cas.

Rappels sur le choléra

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l'espèce Vibrio cholerae. La maladie résulte de l'absorption d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection.

L'incubation, de quelques heures à quelques jours, est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. La période d'incubation courte augmente le caractère potentiellement explosif des épidémies. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la vaccination devrait être envisagée pour les voyageurs à haut risque tels que les secouristes / secouristes qui sont susceptibles d'être directement exposés. La vaccination n'est généralement pas recommandée pour les autres voyageurs.

Le risque de choléra est très faible pour le voyageur et le vaccin contre la choléra n'est conseillé que dans des cas très spécifiques, pris en compte par le système expert de MesVaccins.net et Medecinedesvoyages.net. Il est conseillé de :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Source : Organisation mondiale de la santé.