Trypanosomiase humaine africaine chez une touriste allemande de retour de Zambie

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EN Allemagne, le _Department of Medicine, University Medical Center Hamburg-Eppendorf_à Hambourg en a notifié un cas de trypanosomiase africaine chez une patiente de 19 ans après un séjour en Zambie.

La patiente travaillait depuis août 2018 sur un projet scolaire près de Kabwe.

Du 29 mai au 4 juin 2019 elle a visité le South Luangwa National Park, période pendant laquelle elle a été piquée le 31 mai par un insecte au mollet lors d'un déplacement en voiture au Kafunta River Lodge. Elle se souvient avoir vu de nombreuses mouches tsé-tsé.

Le 11 juin elle a développé une forte fièvre, des frissons, et des maux de tête sévères. Elle a été admise le 16 juin à l'hôpital de Lusaka où le diagnostic a été confirmé par la présence de Trypanosoma brucei rhodesiensesur un frottis sanguin.

Elle a reçu un traitement par suramine et a consulté à Hambourg dès son retour en Allemagne. Elle est dans un état stable.

Le South Luangwa National Park est connu pour être endémique pour la trypanosomiase humaine africaine et plusieurs cas ont été rapportés au cours des dernières années, la plus récente en mars 2019. La trypanosomiase est endémique dans les parcs nationaux du cône sud de l'Afrique. Il est important de penser à la trypanosomiase devant un syndrome fébrile chez les voyageurs ayant visité ces parcs nationaux avec des tests négatifs pour le paludisme.

Rappels sur la trypanosomiase humaine africaine

La trypanosomiase humaine africaine, plus connue sous le nom de maladie du sommeil africaine, est une maladie parasitaire qui tue des milliers de personnes en Afrique subsaharienne chaque année.

La trypanosomiase humaine africaineest une parasitose à transmission vectorielle. Le parasite est un protozoaire appartenant au genre Trypanosoma. Il est transmis à l'homme par la piqûre d'une glossine, ou mouche tsé-tsé, (du genre Glossina) qui s'est elle-même infectée à partir d'êtres humains ou d'animaux porteurs de parasites pathogènes. On trouve uniquement les mouches tsé-tsé en Afrique subsaharienne et seules certaines espèces transmettent la maladie.

Latrypanosomiase humaine africaine se présente sous deux formes, dues à deux parasites différents:

  • LeTrypanosoma brucei gambiense se retrouve dans 24 pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. Cette forme représente actuellement plus de 98% des cas notifiés de maladie du sommeil et provoque une infection chronique. Elle associe d'abord dans sa phase de généralisation une fièvre irrégulière, avec céphalées et arthralgies, un prurit intense, et des trypanides (éruptions érythémateuses, maculeuses ou papuleuses). Au cours de la phase de polarisation cérébrale s'ajoutent les signes de méningo-encéphalite.
  • LeTrypanosoma brucei rhodesiense se retrouve dans 13 pays d'Afrique orientale et d'Afrique australe. Aujourd'hui, cette forme représente moins de 2% des cas notifiés et provoque une infection aiguë. Cette forme est une maladie aiguë de début brutal, avec atteinte cardiaque (myocardite) et rénale (protéinurie), d'évolution rapidement fatale.

Les populations rurales vivant dans les régions où a lieu la transmission et qui dépendent de l'agriculture, de la pêche, de l'élevage ou de la chasse sont les plus exposées à la mouche tsé-tsé et par conséquent à la maladie. La trypanosomiase humaine africaine est une maladie intégrée dans le programme de l'Organisation mondiale de la santé des maladies négligées,un travail conséquent de cartographie a été mis en place et reste accessibleà partir du site de l'OMS :

La trypanosomiase humaine africaine reste rare chez les touristes. Un travail rétrospectif mené publié en 2008a permis une estimation de l'incidence de la trypanosomiase humaine africainechez le touriste français à 1,2 par million de voyageurs. Toutefois, depuis 15 ans, on observe au niveau mondial un signalement régulier de cas chez les touristes. Les modifications des modes de séjours avec le développement de l'écotourisme, du tourisme solidaire, mais également les circuits organisés de visites ou de safaris dans les parcs animaliers favorisent le contact touriste-vecteur.

Ainsi, les visiteurs de parcs et de safaris doivent être conscients de la présence de mouche tsé-tséet éviter d'être piqué (port de vêtements couvrants imprégnés d'insecticides, répulsifs anti-insectes sur la peau découverte).

Source : Promed.

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