Évolution de l'épidémie de fièvre de Lassa au Nigéria

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Au Nigéria au cours de la semaine du 25 novembre au 1er décembre 2019, 8 nouveaux cas biologiquement confirmés de fièvre de Lassa ont été notifiés par l'État d'Ondo (6 cas) et d'Edo(2 cas), avec 2 nouveaux décès dans l'État d'Ondo.

le1er décembre, depuis le début de l'année 4771 cas suspects ont été notifiés dans 23 États (Abia, Adamawa,Bauchi, Benue,Cross River, Delta,Ebonyi, Edo,Ekiti, Enugu,Gombe, Imo,Kaduna, Kano,Kogi,Kwara, Lagos,Nassarawa, Ondo,Oyo,Plateau, Rivers,Taraba,Zamfara.

Parmi ceux-ci :

  • 793 cas ont été biologiquement confirmés positifs ;
  • 19 cas étaient probables ;
  • 3 959 cas étaient négatifs ;
  • 162 décès ont été notifiés parmi les cas confirmés (létalité : 20,4 %).
  • 93 % de tous les cas confirmés proviennent des Étatsd'Edo (38 %), d'Ondo (32 %), d'Ebonyi (7 %), de Bauchi (7 %), de Taraba (5 %) et du Plateau (4 %) ;
  • La tranche d'âge prédominante affectée est de 21 à 40 ans (fourchette: supérieure à un mois à 98 ans; âge médian: 34 ans) ;
  • Le rapport hommes / femmes pour les cas confirmés est de 1: 1 ;
  • 19 agents de santé ont été infectés depuis le début de l'épidémie dans 10 États : Edo (6 cas), Ondo (4 cas), Ebonyi (2 cas), Enugu (1 cas), Rivers (1 cas), Bauchi, (1 cas), Benue, (1 cas), Delta, (1 cas), Plateau, (1 cas) et Kebbi(1 cas), dont 2 décès dans les États d'Enugu et d'Edo ;
  • au cours de la semaine de déclaration 48, aucun nouveau travailleur de la santé n'a été affecté ;
  • 12 patients sont actuellement pris en charge dans différents centres de traitement à travers le pays: le centre de traitement de l'hôpital universitaire spécialisé Irrua (ISTH) et le centre médical fédéral d'Owo;
  • 9 321 contacts ont été identifiés dans 21 États.De ce nombre, 347 (3,7 %) font actuellement l'objet d'un suivi, 8894 (95,4 %) ont effectué un suivi de 21 jours, tandis que 12 (0,1 %) ont été perdus de vue ;
  • 144 contacts symptomatiques ont été identifiés, dont 68 (47,2 %) ont été testés positifs.

Le Groupe de travail technique (TWG) multipartenaires et multisectoriel national sur la fièvre de Lassa continue de coordonner les activités d'intervention à tous les niveaux.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'** Organisation mondiale de la santé**

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre de Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassadevraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique peuvent exporter la maladie vers d'autres pays, bien que cela arrive rarement.

Le diagnostic de la fièvre de Lassa devrait être pris en compte chez les patients fébriles revenant d'Afrique de l'Ouest, en particulier s'ils ont séjourné dans des zones rurales ou dans des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est endémique. Les professionnels de la santé qui consultent un patient soupçonné d'avoir la fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Promed.

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