La trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) est éliminée du Togo

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la semaine dernière que le Togoa éliminé la trypanosomiase humaine africaineou «maladie du sommeil» en tant que problème de santé publique, devenant ainsi le premier pays d'Afrique à atteindre cette étape. Le Togo n'a signalé aucun cas au cours des 10 dernières années.

Le dernier cas signalé au Togo remonte à 1996, il avait été pris en charge dans la région Centrale.

"À partir de 2000, les responsables de la santé publique du pays ont mis en place des mesures de contrôle. En 2011, le pays a mis en place des sites de surveillance dans les hôpitaux des villes de Mango et de Tchamba, qui couvrent les principales zones à risque de la maladie.__"Depuis, les responsables de la santé publique ont maintenu une surveillance accrue de la maladie dans les zones endémiques et à risque",souligne l’agence onusienne dans un communiqué

De plus, une collaboration mondiale dirigée par l’OMS a soutenu ces efforts en facilitant le don de médicaments et de ressources par les entreprises pharmaceutiques. Ce qui a permis de renforcer les capacités locales et d’assurer la disponibilité constante des outils nécessaires pour lutter contre la maladie."

Les pays voisins n'étant pas dans la même phase la surveillance doit donc se poursuivre pour éviter une résurgence de cette maladie.

Rappels sur la trypanosomiase humaine africaine

La trypanosomiase humaine africaine, plus connue sous le nom de maladie du sommeil africaine, est une maladie parasitaire qui tue des milliers de personnes en Afrique subsaharienne chaque année.

La trypanosomiase humaine africaine est une parasitose à transmission vectorielle. Le parasite est un protozoaire appartenant au genre Trypanosoma. Il est transmis à l'homme par la piqûre d'une glossine, ou mouche tsé-tsé, (du genre Glossina) qui s'est elle-même infectée à partir d'êtres humains ou d'animaux porteurs de parasites pathogènes. On trouve uniquement les mouches tsé-tsé en Afrique subsaharienne et seules certaines espèces transmettent la maladie.

La trypanosomiase humaine africaine se présente sous deux formes, dues à deux parasites différents:

  • Le Trypanosoma brucei gambiense se retrouve dans 24 pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. Cette forme représente actuellement plus de 98% des cas notifiés de maladie du sommeil et provoque une infection chronique. Elle associe d'abord dans sa phase de généralisation une fièvre irrégulière, avec céphalées et arthralgies, un prurit intense, et des trypanides (éruptions érythémateuses, maculeuses ou papuleuses). Au cours de la phase de polarisation cérébrale s'ajoutent les signes de méningo-encéphalite.
  • Le Trypanosoma brucei rhodesiense se retrouve dans 13 pays d'Afrique orientale et d'Afrique australe. Aujourd'hui, cette forme représente moins de 2% des cas notifiés et provoque une infection aiguë. Cette forme est une maladie aiguë de début brutal, avec atteinte cardiaque (myocardite) et rénale (protéinurie), d'évolution rapidement fatale.

Les populations rurales vivant dans les régions où a lieu la transmission et qui dépendent de l'agriculture, de la pêche, de l'élevage ou de la chasse sont les plus exposées à la mouche tsé-tsé et par conséquent à la maladie. La trypanosomiase humaine africaine est une maladie intégrée dans le programme de l'Organisation mondiale de la santé des maladies négligées, un travail conséquent de cartographie a été mis en place et reste accessible à partir du site de l'OMS :

La trypanosomiase humaine africaine reste rare chez les touristes. Un travail rétrospectif mené publié en 2008 a permis une estimation de l'incidence de la trypanosomiase humaine africaine chez le touriste français à 1,2 par million de voyageurs (24 cas d'importation signalés en France entre 1980 et 2004). Toutefois, depuis 15 ans, on observe au niveau mondial un signalement régulier de cas chez les touristes. Les modifications des modes de séjours avec le développement de l'écotourisme, du tourisme solidaire, mais également les circuits organisés de visites ou de safaris dans les parcs animaliers favorisent le contact touriste-vecteur.

Ainsi, les visiteurs de parcs et de safaris doivent être conscients de la présence de mouche tsé-tsé et éviter d'être piqué (port de vêtements couvrants imprégnés d'insecticides, répulsifs anti-insectes sur la peau découverte).

Source : Outbreak News Today.

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