L'Argentine signale le premier cas de rage humaine depuis 2008

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En Argentine, le ministère de la Santé de la province de Buenos Aires et le ministère de la Santé de la nation argentine ont récemment signalé un cas confirmé de rage humaine.

Le cas concerne une femme de 33 ans vivant à Coronel Suárez, dans le centre sud de la province de Buenos Aires, qui a consulté les services de santé le 18 avril en raison de symptômes nerveux (faiblesse des membres supérieurs et altération des sensations) qui ont évolué vers une détérioration du niveau de conscience, conduisant à un coma et à la mort. L'enquête a trouvé la notion d'une morsure de chat au début du mois de mars qui n'avait pas conduit à une consultation. Le séquençage génétique de la souche a montré qu'il s'agit d'un variant du virus rabique identifié comme étant un virus de chauve-souris.

L'Argentine n'a pas signalé de cas de rage humaine depuis 2008 ; cependant, elle enregistre chaque année des cas chez les chauves-souris dans plusieurs provinces, dont Buenos Aires.

Les chats peuvent se contaminer à l'occasion d'épisodes de prédations de chauve-souris porteuses du virus de la rage. En Argentine, en 2003, un chat qui présentait les symptômes de la forme furieuse de la rage avait été trouvé porteur d'un variant du virus de la rage habituellement présent chez les chauves-souris insectivores. Ce chat avait mordu trois personnes qui avaient bénéficié d'un traitement post-exposition (Rev Sci Tech. 2003 Dec;22(3):1021-7)

Les recommandations pour les voyageurs :

Il faut éviter tout contact avec les carnivores sauvages, les primates et les chauves-souris partout dans le monde, et avec les carnivores domestiques (chiens et chats) dans les zones à risque. Le virus peut être transmis par un animal qui ne présente pas encore les symptômes de la maladie : il est donc contaminant avant d’être malade.

La vaccination préventive contre la rage est recommandée pour les voyageurs devant effectuer dans les zones à haut risque (Asie, Afrique y compris l’Afrique du Nord, Amérique du Sud) un séjour :

  • prolongé ou aventureux avec un risque élevé de contact avec des animaux domestiques ou sauvages ou
  • en situation d’isolement ne permettant pas une prise en charge rapide.

Pour les zones à risque, la vaccination préventive est recommandée chez les jeunes enfants dès qu’ils marchent. En effet, ces derniers ont un risque plus élevé d’exposition par morsure ou par contact mineur passé inaperçu ou non déclaré par l’enfant (léchage sur peau excoriée, griffure…).

Quel que soit le statut vaccinal pré-exposition vis-à-vis de la rage, toute exposition suspectée ou avérée à la rage doit faire l’objet d’une prise en charge globale et immédiate :

  • lavage de la plaie 15 minutes à l’eau et au savon,
  • désinfection et
  • consultation dans les meilleurs délais en vue d’une prophylaxie post-exposition (La vaccination préventive (ou pré-exposition) simplifie le traitement post-exposition et dispense du recours aux immunoglobulines antirabiques qui ne sont pas toujours disponibles dans les pays en développement).

Source : Outbreak News Today.