Epidémie de typhoïde en République démocratique du Congo

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En République démocratique du Congo (RDC) une épidémie de fièvre typhoïdea été confirmée dans la zone de santé de Popokabaka, dans la province de Kwango, par l'Institut national de recherche biomédicale (INRB). Depuis le début de l'année 2021, l'épidémie a causé plus de 360 cas, dont 17 décès, selon la division provinciale de la santé.
Parmi ces cas il y a eu 45 cas compliquée de perforations intestinales et 17 décès dont 10 postopératoires. Les patients souffraient de douleurs abdominales, fièvre, constipation, et parfois ballonnements abdominaux. Après qu'une équipe de l'INRB ait prélevé des échantillons à Popokabaka, l'INRB a confirmé l'épidémie de fièvre typhoïde dans le territoire de la province du Kwango.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 716 494 cas suspects de fièvre typhoïde, dont 198 décès, ont été enregistrés dans certaines zones de santé de la République démocratique du Congo. Sur les 204 tests effectués (191 hémocultures et 13 cultures fécales), 1 test était positif.

Rappels sur la fièvre typhoïde :

La fièvre typhoïde à Salmonella typhi (comme les fièvres paratyphoïdes à Salmonella para-typhi A, B et C) sont des infections bactériennes systémiques à point de départ digestif. La source de contamination réside dans les matières fécales des personnes malades ou porteuses saines mais excrétrices de Salmonella. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries à partir de selles contaminées, soit le plus souvent indirecte par ingestion d'eau ou d'aliments consommés crus (fruits de mer, légumes, etc.) et souillés par des selles de personnes infectées (égouts, épandage, etc.).

Les symptômes apparaissent généralement de 1 à 3 semaines après l'exposition, et peuvent être légers ou graves. Ils comprennent une forte fièvre, des malaises, des maux de tête, une constipation ou une diarrhée, des taches rosées sur la poitrine, et une atteinte de la rate et du foie. Un portage asymptomatique de la bactérie peut faire suite à la maladie.

La prise en charge d'une fièvre typhoïde ou paratyphoïde peut nécessiter une hospitalisation. Le traitement repose sur les antibiotiques. La létalité qui peut atteindre 10 % sans traitement antibiotique, est inférieure à 1 % avec une antibiothérapie adaptée.

La vaccination contre la fièvre typhoïde (Typhim Vi, Tyavax) est recommandée dans des pays où l'hygiène est précaire pour les voyageurs dont le séjour est prolongé ou se fait dans de mauvaises conditions. Ce vaccin n'assurant qu'une protection de 50 à 80 %, il ne se substitue pas aux mesures d'hygiène, qui incluent le lavage des mains.

Il est recommandé à ceux, se mêlant étroitement avec la population locale dans les zones d'épidémie, de prendre les mesures suivantes :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Sources : ProMED ; Outbreak News Today.