En cours Le point sur la fièvre jaune au Cameroun

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Au Cameroun, du début de 2021 à la semaine 26 (semaine se terminant le 4 juillet 2021), 905 cas suspects de fièvre jaune avec 13 décès associés ont été signalés dans le pays.

Douze cas possédaient des anticorps dirigés contre le virus de la FJ (malades testés positifs par séroneutralisation (SRNT) au Centre Pasteur Cameroun).

  • Le 11 janvier 2021, une femme de 36 ans résidant dans le district sanitaire de Doumbouo dont les symptômes ont débuté le 4 janvier 2021 par une jaunisse a été testé positive. Mais la malade avait des antécédents de vaccination contre la FJ, présentait des comorbidités sévères, et l’hypothèse de FJ a été écartée en raison de sa vaccination antérieure. Deux autres patients suspects de FJ et testés positifs par SRNT avaient également un antécédent de vaccination.
  • Par contre, 9 malades n'avaient pas été vaccinés. Les neuf cas ont tous été signalés en 2021 et provenaient de neuf districts sanitaires différents : Yagoua, Maga, Guider, Mogode, Yabassi, Ngaoundéré rural, Eséka, Bamenda et Garoua 1. Un décès associé a été enregistré à Garoua 1 (ratio de létalité de 11%). Parmi les neuf cas, l'âge varie de 16 à 70 ans avec une médiane de 34 ans et huit (89%) d'entre eux sont des hommes. Les dates d'apparition des symptômes varient entre le 21 février 2021 (cas du district sanitaire de Yagoua) et le 6 juin 2021 (cas du district sanitaire de Garoua 1).

Au Cameroun, les autorités sanitaires estiment qu’existe un risque de propagation rapide de la FJ pour plusieurs raisons.

  • Une couverture vaccinale (CV) insuffisante : en 2020, la CV nationale pour le vaccin contre la FJ était estimée à 57% (OMS/UNICEF) et seuls 28% des districts avaient atteint une CV de 80% [seuls trois des 12 districts ayant rapporté des cas de FJ en 2021 avaient atteint cette cible (Garoua 1, Guider et Bamenda)].
  • Une présence du vecteur de la FJ sur une large zone géographique : des études ont révélé une densité considérable de populations d'Aedes aegypti, le vecteur de la FJ, dans la partie nord du pays et ce moustique est présent dans plusieurs villes du Cameroun, notamment à Douala et Yaoundé. L'urbanisation rapide et les conditions sanitaires suboptimales favorisent la migration du vecteur dans de nombreuses régions du pays.
  • Des mouvements et déplacements fréquents de populations importantes à l'intérieur du pays et au-delà des frontières.
  • Une faible proportion de cas suspects qui font l'objet d'une enquête rapide.
  • Une faible accessibilité dans certaines régions en raison de l'insécurité et un système de surveillance des maladies peu performant.
  • La gestion d’autres urgences de santé publique (COVID-19, rougeole, poliomyélite).
  • Une crise humanitaire permanente due à la violence.

Recommandations pour le voyageur :

En cas de voyage au Cameroun, la vaccination est obligatoire pour tous les voyageurs quelle que soit leur provenance à partir de l’âge de 1 an.

Suite à la suppression par l’OMS des rappels décennaux, un amendement du Règlement Sanitaire International prolongeant à vie la validité administrative du Certificat International de Vaccination antiamarile est en vigueur depuis le 11 juillet 2016. Le calendrier vaccinal prévoit des exceptions à cette mesure.

Chez le voyageur, une deuxième dose est recommandée avant un nouveau départ en zone d’endémie amarile dans les conditions suivantes :

  • à partir de l’âge de 6 ans pour les personnes ayant été vaccinées avant l’âge de 2 ans ;
  • si la vaccination initiale date de plus de 10 ans, pour :
    • les femmes ayant été vaccinées en cours de grossesse,
    • les personnes vivant avec le VIH et les personnes immunodéprimées si elles satisfont les conditions précisées dans le rapport du HCSP de 2014
    • les personnes qui se rendent dans un pays où une circulation active du virus est signalée.

Source : Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Bureau régional Afrique.