Le point sur l'hépatite E au Soudan du Sud

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Des cas d'hépatite E (VHE) ont été régulièrement signalés au Soudan du Sud depuis 2014, avec des épidémies récurrentes à Bentiu, dans le comté de Rubkona, État d'Unity (centre-nord du Soudan du Sud), où un camp pour personnes déplacées à l'intérieur (IDP) est situé.

En 2021, le nombre de cas de VHE a considérablement augmenté dans le pays, passant de 564 signalés au cours de la période triennale 2018-2020, à 1143 cas suspects avec 5 décès en 2021 (au 29 novembre 2021). L'épidémie actuelle de 2021 se produit dans l'État d'Unity, avec des cas principalement signalés dans le camp de déplacés de Bentiu. Une proportion de cas (323 ; 28,3 %) a été signalée à l'extérieur du camp, dans les villes de Bentiu et de Rubkona, suggérant une transmission continue dans les environs de la communauté. Les hommes âgés de 15 à 44 ans sont signalés comme le groupe le plus affecté, suivi par les garçons de 1 à 4 ans et les filles de 15-44 ans. Il n'y a actuellement aucun cas hospitalisé.

Le camp de déplacés de Bentiu accueille plus de 107 000 personnes et est divisé en 5 secteurs. Des cas de VHE sont signalés dans tous les secteurs, mettant en évidence une transmission généralisée.

Rappels sur l'hépatite E :

Le virus de l'hépatite E, du genre _Hepevirus_et de la famille des Hepeviridae, est transmis principalement par de l'eau de boisson contaminée ou plus accessoirement par des aliments provenant d'animaux infectés ou encore par voie materno-fœtale.
Le virus de l'hépatite E entraîne des cas sporadiques ou des épidémies d'hépatite virale aigue. La maladie est le plus souvent asymptomatique ou bénigne. Après une incubation de 3 à 8 semaines, les formes symptomatiques se manifestent par un ictère, une hépatomégalie, des nausées et vomissements ; ces symptômes régressent spontanément en 4 à 6 semaines. La maladie est particulièrement grave chez les femmes enceintes, chez lesquelles elle est responsable d'une mortalité élevée.

Le voyageur doit respecter les règles d'hygiène individuelles :

  • se laver souvent les mains à l'eau et au savon, notamment avant chaque repas ;
  • éviter l'usage de serviettes collectives pour s'essuyer les mains ou le visage ;
  • ne manger que des aliments bien cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Sources : Organisation mondiale de la santé (OMS) ; ProMED.