Situation du choléra au Bénin

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Le choléra est endémique au Bénin avec des cas rapportés annuellement depuis 2016. En 2021, le Bénin a rapporté sa première vague épidémique de choléra entre mars et avril, dans la commune de So-Ava, département de l'Atlantique, avec 103 cas dont trois confirmés en laboratoire et aucun décès.

Une deuxième vague épidémique a débuté en septembre 2021 , avec 1430 cas et 20 décès (CFR : 1,4 %) rapportés du 1er septembre 2021 au 16 janvier 2022. Parmi ces cas, la culture des selles effectuée sur 41 échantillons au Laboratoire national du Bénin a confirmé qu'il s'agissait du sérogroupe O1 de Vibrio cholerae.
Parmi les cas signalés au cours de la deuxième vague, 53 % (n=758) étaient des femmes et 62 % (n=887) étaient âgés de 16 à 45 ans. Des cas ont été rapportés dans neuf départements du Bénin dont Alibori, Atacora, Atlantique, Borgou, Collines, Donga, Littoral, Mono et Oueme. Le département du Borgou, l'épicentre de l'épidémie, a signalé une augmentation des cas de choléra de la semaine 43 (se terminant le 31 octobre) à la semaine 50 (se terminant le 12 décembre), avec 841 cas signalés, dont 71% des cas (n=597) ont été signalés dans le district de Parakou.

Les principaux facteurs attribués à l'initiation et à la propagation continue des épidémies de choléra au Bénin sont les suivants : l'insuffisance de l'hygiène et de l'assainissement, l'absence d'infrastructures d'hygiène publique, l'approvisionnement limité en eau potable, la défécation en plein air, la mauvaise pratique du lavage des mains.

Le Bénin partage des frontières internationales avec le Nigeria et le Togo, et les mouvements de population transfrontaliers sont fréquents et importants. Cela pose un risque de transmission transfrontalière du choléra. Compte tenu de la porosité des frontières, le risque national et régional de cette épidémie est évalué comme élevé, tandis que le risque au niveau mondial est considéré comme faible.

Il est conseillé au voyageur de :

  • se laver les mains, avant les repas, avant toute manipulation d'aliments ou après passage aux toilettes. En l'absence d'eau et de savon, un gel ou une solution hydro-alcoolique peuvent être utilisés (seul moyen de prévention ayant prouvé son efficacité). Se sécher les mains après lavage avec un linge propre (éviter l'usage des serviettes collectives) ou, à défaut, les sécher à l'air ;
  • préférer les plats chauds (les buffets froids ou tièdes des restaurants peuvent comporter des risques) ; éviter de consommer de la nourriture vendue dans la rue sauf si elle est bien cuite et le récipient encore fumant ;
  • ne consommer que de l'eau en bouteille capsulée (et ouverte devant soi) ou, à défaut, rendue potable par ébullition (1 minute à gros bouillons) ou par une désinfection (produits à base de dichloroisocyanurate de sodium ou hypochlorite de sodium) éventuellement précédée d'une filtration (filtre portatif) si l'eau est trouble ;
  • ne pas consommer telle quelle l'eau en sachet ;
  • éviter la consommation de glaçons ;
  • éviter les jus de fruits frais préparés de façon artisanale ;
  • ne consommer du lait que s'il est pasteurisé ou bouilli et que la chaîne du froid est assurée ;
  • laver ou peler les fruits soi-même après s'être lavé les mains ;
  • éviter les crudités, les coquillages, les plats réchauffés ;
  • éviter les glaces artisanales (glaces industrielles de moindre risque si l'emballage est intact) ;
  • bien cuire les œufs, les viandes, les poissons et les crustacés.

Source : Organisation mondiale de la santé (OMS).