Un cas de psittacose signalé à Salto en Uruguay

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En Uruguay, le ministère uruguayen de la Santé publique a confirmé un cas de psittacose chez une femme de Salto. La patiente est hospitalisée au centre de traitement intensif (CTI) de l'hôpital régional de Salto. Il s'agit d'un cas isolé. L'état de la patiente évolue favorablement.

Rappel sur la psittacose :

La psittacose est une maladie infectieuse bactérienne zoonotique causée par une bactérie Gram négatif intracellulaire obligatoire, Chlamydia psittaci.

Les oiseaux constituent le principal réservoir de cette bactérie qui a été isolée chez 467 espèces aviaires dont les oiseaux de l'ordre des Psittacidés (perruches, perroquets, loris, cacatoès et perruches), les animaux de basse-cour et d'élevage (dindes, canards, oies, etc.) et les pigeons. La maladie est souvent manifeste chez les Psittacidés et presque toujours inapparente chez les volailles. C. psittaci est excrétée principalement dans les fientes et les sécrétions oculaires et nasales des volatiles infectés.

La transmission chez l'homme se fait par inhalation d'aérosols et de poussières contaminés par des fientes ou par contacts rapprochés avec des fientes ou sécrétions d'oiseaux infectés. La transmission interhumaine est possible mais très rare. C. psittaci est sensible à la chaleur et aux désinfectants classiques, et résistante aux basses températures et à la dessiccation. Elle peut survivre plusieurs mois dans les fientes ou des sécrétions nasales desséchées.

Épidémiologie :

La psittacose peut toucher n'importe quel groupe d'âge et n'importe quel sexe, mais l'incidence tend à culminer à l'âge moyen, avec une fourchette d'âge de 35 à 55 ans. C'est une infection rare très probablement sous-déclarée. Elle peut sévir sur un mode épidémique en particulier chez les professionnels qui travaillent en présence d'oiseaux infectés ou de leur environnement souillé (litières, locaux d'élevage, véhicules de transport…). Il s'agit notamment d'éleveurs, de ramasseurs de volailles, de vétérinaires, du personnel des animaleries et des parcs zoologiques, des salariés des abattoirs, mais aussi des salariés des équarrissages, des laboratoires d'analyses vétérinaires, des taxidermistes...

Clinique :

L'incubation de la psittacose varie de 5 à 15 jours. La présentation clinique va d'une infection asymptomatique à une infection potentiellement létale. En cas de symptômes, les manifestations systémiques prédominent (fièvre élevée, frissons, céphalées intenses, myalgies, troubles de la conscience) avec, le plus fréquemment, un tableau de pneumopathie atypique de début brutal ou progressif parfois sévère. La psittacose peut affecter plusieurs organes se traduisant alors par des atteintes du système nerveux central, des atteintes cardiaques (endocardite, myocardite), des atteintes rénales, digestives et/ou rhumatologiques. Sur le plan biologique, on a pu observer une leucopénie, une anémie hémolytique, des anomalies de la fonction hépatique et un syndrome inflammatoire biologique. La radiographie pulmonaire est anormale chez 80 à 90 % des patients hospitalisés. La maladie évolue en général sur 10 à 14 jours avec une létalité de 10 à 20% sans traitement, qui est inférieure à 1% avec antibiothérapie adéquate et précoce.

Le diagnostic biologique permet de confirmer l'infection chez les personnes présentant des manifestations cliniques. Il repose sur la détection de _C. psittaci_par culture dans des échantillons respiratoires, ou ; la détection d'acide nucléique de C. psittaci par PCR dans un échantillon respiratoire, le sang, le sérum ou le plasma. Les tests sérologiques (recherche d'anticorps) permettent le diagnostic quand on met en évidence une augmentation de quatre fois ou plus du titre d'anticorps contre _C. psittaci_entre la phase aiguë et la phase de convalescence, recueilli à au moins 2 semaines d'intervalle. Cette dernière approche expose à un risque de réaction croisée avec les autres espèces de Chlamydia et exige deux prélèvements.

Le traitement de référence repose sur la doxycycline. En cas de grossesse et chez les patients pour lesquels la doxycycline est contre-indiquée, le traitement reposera sur un macrolide (azithromycine ou érythromycine).
Il n'y a pas de vaccin vis-à-vis de la psittacose.

La prévention de l'infection repose sur les bonnes pratiques d'hygiène d'élevage, un ensemble de mesures de biosécurité et des mesures préventives spécifiques afin de ne pas « aérosoliser » les fientes d'oiseaux pouvant contenir la bactérie.

Source : Outbreak News Today.

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