Présence du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF) en Espagne

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Un groupe de chercheurs de La Rioja (CIBIR), à l'ouest de l'Espagne, a détecté pour la première fois le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (Crimean-Congo haemorragic fever, CCHF) dans deux lots contenant 10 tiques de l'espèce Hyalomma lusitanium, recueillies sur des cerfs (Cervus elaphus) à Caceres, en Extramadure, dans le sud du pays. L'analyse par séquençage du génome d'une souche de virus CCHF a montré une similarité de 98 % avec les souches isolées en Mauritanie et au Sénégal.

Le virus CCHF, du genre Nairovirus, de la famille des Bunyaviridae, est responsable d'une fièvre hémorragique chez l'homme entrainant 30 % de décès. Il peut se transmettre aux humains lors d'une morsure de tique, par contact direct avec le sang ou les tissus des animaux infectés ou encore lors de contacts inter-humains ; dans un hôpital, un patient atteint de CCHF peut être une source de transmission aux soignants ou à d'autres malades à l'occasion des soins (infection nosocomiale).

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est endémique dans de nombreux pays d'Afrique, d'Europe (Balkans) et d'Asie. Il s'agirait de la première documentation de la circulation autochtone du virus CCHF à l'Ouest de l'Europe. Bien qu'aucun cas humain autochtone n'ait été rapporté en Espagne, le risque de transmission de la CCHF à l'homme est possible. Avec l'arrivée de l'hiver, le cycle de transmission devrait s'interrompre. L'évolution de la situation devra néanmoins être suivie avec attention lors de la saison estivale 2012.

Source : Institut de veille sanitaire (Bulletin hebdomadaire international 19-25 octobre 2011) et Promed.

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