Réémergence de la fièvre de la vallée du Rift chez des chameaux en Mauritanie

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En Mauritanie, la commission régionale de développement animal de la région du Hodh El Gharbi a déclaré avoir enregistré l'émergence de cas de fièvre de la Vallée du Rift [RVF], parmi des troupeaux de chameaux dans le village Bouderka [Bou Demgha] dans le département d'El-Ayoun. Les résultats de laboratoire ont confirmé qu'un certain nombre de chameaux ont été infectés par le virus RVF. Le ministère de la Santé a prélevé des échantillons sur certains résidents et a distribué quelques moustiquaires imprégnées d'insectifuges aux populations résidant dans la région.

La Mauritanie a été le 1er (fin 1987) pays d'Afrique de l'Ouest à la fin de l'année 1987 à avoir été touché par RVF dans sa région méridionale du Trarza, limitrophe du Sénégal. En septembre-octobre 2010, une grave épidémie de RVF a été signalée dans la région sahélienne du nord de la Mauritanie après de fortes précipitations.

Rappels sur la fièvre hémorragique de la vallée du Rift :

La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) chez lesquelles les épizooties débutantes se manifestent habituellement par une vague d'avortements inexpliqués et une baisse de la production de lait.

Elle peut être transmise à l'homme :

  • soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;

  • soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes. La forme bénigne de fièvre de la vallée du Rift est la forme la plus fréquente chez l'homme. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.
    Dans les formes graves on peut observer :

  • Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.

  • Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.

  • Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.

 

Source : ProMED.

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