Cas de psittacose hospitalisés en Argentine

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En Argentine Argentine, 4 personnes ont été hospitalisées dans la ville de Rafaela dans la province de Santa Fe pour une pneumonie bilatérale due à la psittacose, transmise par un perroquet qu'un des patients a ramené à la maison quelques jours avant l'apparition des premiers symptômes. Deux des 4 personnes sont dans le service de réanimation de l'hôpital Jaime Ferré, l'un d'eux dans un état instable, tandis que les 2 autres sont en service de médecine.

Il s'agit de 4 adultes qui appartiennent à une famille qui habite une maison dans le quartier de Barranquitas de Rafaela, à environ 100 km à l'ouest de la capitale de Santa Fe.

Cette affaire a suscité l'inquiétude des autorités, car à Rafaela ces oiseaux sont communs, à la fois libres et élevés en maisons comme animaux de compagnie.

Rappel sur la psittacose :

Lapsittacoseest une maladie infectieuse bactérienne zoonotique causée par une bactérie Gram négatif intracellulaire obligatoire,Chlamydia psittaci.

Les oiseaux constituent le principal réservoir de cette bactérie qui a été isolée chez 467 espèces aviaires dont les oiseaux de l'ordre des Psittacidés (perruches, perroquets, loris, cacatoès et perruches), les animaux de basse-cour et d'élevage (dindes, canards, oies, etc.) et les pigeons. La maladie est souvent manifeste chez les Psittacidés et presque toujours inapparente chez les volailles._C. psittaci_est excrétée principalement dans les fientes et les sécrétions oculaires et nasales des volatiles infectés.

La transmission chez l'homme se fait par inhalation d'aérosols et de poussières contaminés par des fientes ou par contacts rapprochés avec des fientes ou sécrétions d'oiseaux infectés. La transmission interhumaine est possible mais très rare._C. psittaci_est sensible à la chaleur et aux désinfectants classiques, et résistante aux basses températures et à la dessiccation. Elle peut survivre plusieurs mois dans les fientes ou des sécrétions nasales desséchées.

Épidémiologie :

La psittacose peut toucher n'importe quel groupe d'âge et n'importe quel sexe, mais l'incidence tend à culminer à l'âge moyen, avec une fourchette d'âge de 35 à 55 ans. C'est une infection rare très probablement sous-déclarée. Elle peut sévir sur un mode épidémique en particulier chez les professionnels qui travaillent en présence d'oiseaux infectés ou de leur environnement souillé (litières, locaux d'élevage, véhicules de transport…). Il s'agit notamment d'éleveurs, de ramasseurs de volailles, de vétérinaires, du personnel des animaleries et des parcs zoologiques, des salariés des abattoirs, mais aussi des salariés des équarrissages, des laboratoires d'analyses vétérinaires, des taxidermistes...

Clinique :

L'incubation de la psittacose varie de 5 à 15 jours. La présentation clinique va d'une infection asymptomatique à une infection potentiellement létale. En cas de symptômes, les manifestations systémiques prédominent (fièvre élevée, frissons, céphalées intenses, myalgies, troubles de la conscience) avec, le plus fréquemment, un tableau de pneumopathie atypique de début brutal ou progressif parfois sévère. La psittacose peut affecter plusieurs organes se traduisant alors par des atteintes du système nerveux central, des atteintes cardiaques (endocardite, myocardite), des atteintes rénales, digestives et/ou rhumatologiques. Sur le plan biologique, on a pu observer une leucopénie, une anémie hémolytique, des anomalies de la fonction hépatique et un syndrome inflammatoire biologique. La radiographie pulmonaire est anormale chez 80 à 90 % des patients hospitalisés. La maladie évolue en général sur 10 à 14 jours avec une létalité de 10 à 20% sans traitement, qui est inférieure à 1% avec antibiothérapie adéquate et précoce.

Le traitement de référence repose sur la doxycycline. En cas de grossesse et chez les patients pour lesquels la doxycycline est contre-indiquée, le traitement reposera sur un macrolide (azithromycine ou érythromycine).
Il n'y a pas de vaccin vis-à-vis de la psittacose.

La prévention de l'infection repose sur les bonnes pratiques d'hygiène d'élevage, un ensemble de mesures de biosécurité et des mesures préventives spécifiques afin de ne pas « aérosoliser » les fientes d'oiseaux pouvant contenir la bactérie.

Source : ProMED.

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