Nouveau foyer de typhoïde au Zimbabwe

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Au Zimbabwe, après une épidémie signalée dans la capitale Harare depuis le mois d'octobre 2017, le Zimbabwe doit faire face à un nouveau foyer de fièvre typhoïde à Gweru, la troisième plus grande ville du pays dans la province des Midlands située à 225 km au sud-ouest de la capitale à proximité du géographique centre du pays. Depuis sa détection le 23 juillet 2018, 5 personnes sont décédées, tandis que 350 autres ont été testées positives. D'abord limitée à 4 secteurs de la banlieue la plus vétuste de la ville, la maladie s'est répandue dans tous les secteurs de Gweru.

Selon une enquête préliminaire la consommation généralisée de l'eau contaminée des robinets serait la cause de cette épidémie.

Rappels sur la fièvre typhoïde

La fièvre typhoïde est encore courante dans le monde en développement, où elle touche environ 21 millions de personnes chaque année.

La fièvre typhoïdeà Salmonella typhi (comme les fièvres paratyphoïdes à _Salmonella para-typhi_A, B et C) sont des infections bactériennes systémiques à point de départ digestif. La source de contamination réside dans les matières fécales des personnes malades ou porteuses saines mais excrétrices de Salmonella. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries à partir de selles contaminées, soit le plus souvent indirecte par ingestion d'eau ou d'aliments consommés crus (fruits de mer, légumes, etc.) et souillés par des selles de personnes infectées (égouts, épandage, etc.).

Les symptômes apparaissent généralement de 1 à 3 semaines après l'exposition, et peuvent être légers ou graves. Ils comprennent une forte fièvre, des malaises, des maux de tête, une constipation ou une diarrhée, des taches rosées sur la poitrine, et une atteinte de la rate et du foie. Un portage asymptomatique de la bactérie peut faire suite à la maladie.

La prise en charge d'une fièvre typhoïde ou paratyphoïde peut nécessiter une hospitalisation. Le traitement repose sur les antibiotiques. La létalité qui peut atteindre 10 % sans traitement antibiotique, est inférieure à 1 % avec une antibiothérapie adaptée

La prévention repose sur une bonne hygiène individuelle et alimentaire en évitant la consommation d'eau non contrôlée et d'aliments crus ou mal lavés. Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont des « maladies des mains sales » dont la chaîne de transmission peut être interrompue par le lavage soigneux des mains après contact fécal et avant la manipulation des aliments.

Le risque de contamination pour les voyageurs est très faible, toutefois il est recommandé à ceux, se mêlant étroitement avec la population locale dans les zones d'épidémie, de prendre les mesures suivantes.

La vaccination contre lafièvre typhoïde (Typhim Vi®, Tyavax® ou Typherix®) est recommandée dans des pays où l'hygiène est précaire pour les voyageurs dont le séjour est prolongé ou se fait dans de mauvaises conditions. Ce vaccin n'assurant qu'une protection de 50 à 80 %, il ne se substitue pas aux mesures d'hygiène, qui incluent le lavage des mains.

Le voyageur doit maintenir un niveau élevé d'hygiène personnelle :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Des informations sont disponibles sur les sites experts MesVaccins.netet MedecineDesVoyages.net.

Source : Promed.