Trois foyers de scombrotoxisme signalés en trois mois en Suède

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La Suède a signalé trois foyers d'intoxication à l'histamine (scombrotoxisme) après consommation de thon importé du Viêt Nam au cours des trois derniers mois.

Les foyers, qui ont touché une soixantaine de personnes, ne semblent pas être directement liés car le thon provenait de lots différents.

Les patients proviennent de différentes municipalités du sud et du centre de la Suède. Les symptômes étaient typiques de l'intoxication à l'histamine et comprenaient un gonflement, de l'urticaire, des battements cardiaques irréguliers, des nausées, de la diarrhée et des vomissements.

  • la dernière épidémie, qui a débuté début juillet 2020, a touché environ 20 personnes de 5 municipalités différentes tombées malades après avoir mangé du thon du même lot ;
  • la plupart d'entre eux avaient acheté le poisson dans des magasins de détail.
  • la deuxième épidémie a touché 9 personnes ayant consommé du thon albacore congelé sous vide en provenance du Vietnam, via les Pays-Bas, du 29 mai au 12 juin ;
  • le thon du même lot a été mangé dans 3 restaurants différents dans 2 municipalités différentes ;
  • le premier foyer a été signalé en mai 2020 et a touché 30 personnes avaient tous consommé un plat avec du thon dans le même restaurant (nouvelle n°15613 du 15 mai 2020).

Rappel sur l'ichtyosarcotoxisme

L'ichtyosarcotoxisme de type histaminique (ou scombrotoxisme), est une intoxication alimentaire survenant dans la plupart des cas après la consommation de scombridés, poissons bleus à chair rouge comme les thons, maquereaux, thazards et bonites, mais aussi parfois à d'autres espèces (sardines, harengs, anchois, carangues, espadons, coryphènes).

L'intoxication est due à la formation d'histamine après dégradation bactérienne de l'histidine présente en grande quantité dans ces poissons. La mauvaise conservation de tranches de poisson frais est en cause dans la majorité des cas mais l'ingestion de poisson bleu congelé ou en conserve est aussi retrouvée dans de nombreuses observations
Le tableau clinique est similaire à celui d'une réaction allergique.

Les symptômes se produisent habituellement quelques minutes à une heure après avoir consommé le poisson contaminé.

Le diagnostic est présomptif : en zone d'endémie, c'est la survenue de symptômes compatibles avec une intoxication dans les suites d'un repas de poisson connu pour être potentiellement toxique :

  • signes généraux : myalgies, arthralgies, prurit, éruptions cutanées, hypersudation ;
  • signes digestifs : douleurs abdominales diffuses, nausées, vomissements, hoquet ;
  • signes neurologiques : ataxie cérébelleuse, céphalées, troubles du sommeil, syndrome dépressif, hallucinations visuelles, paresthésies, atteintes des nerfs crâniens, coma ;
  • signes cardio-vasculaires : baisse du rythme cardiaque (bradycardie), hypotension artérienne, troubles du rythme.

La plupart des patients se rétablissent sans traitement habituellement dans les 2 à 3 heures. Parfois l'évolution est plus prolongée, jusqu'à 8 à 16 heures.

Cette intoxication est classiquement considérée comme bénigne mais on dénombre plusieurs cas où des signes cliniques graves sont apparus tels que collapsus cardiovasculaire et atteinte myocardique.

Source : Food Safety News.

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