Aux Etats-Unis, Chicago signale une multiplication par trois du nombre de cas de légionellose

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Aux Etats-Unis, le 23 juillet 2021 le département de la santé publique de Chicago (CDPH) a signalé une augmentation des cas de légionellose dans la ville ce mois-ci. Au cours des trois premières semaines de juillet (du 1er au 21), 49 cas de légionellose ont été signalés à Chicago, soit environ 3 fois plus de cas par rapport à la même période en 2020 (16 cas) et 2019 (13 cas).
Parmi les 49 personnes atteintes à ce jour en 2021, 15 (31 %) ont été admises aux soins intensifs et 2 personnes sont décédées.

Le CDPH enquête pour trouver toute exposition géographique ou d'installation commune. La légionellose est saisonnière à Chicago, avec un nombre accru de cas signalés de juin à octobre chaque année. Jusqu'à présent, aucune source commune d'infection n'a été identifiée. Le CDPH continue d'enquêter sur les cas et fournira des mises à jour si une source commune est identifiée.

Les responsables de la santé de l'État et des collectivités locales du Michigan signalent qu'ils enquêtent sur une augmentation récente des signalements de la maladie du légionnaire. Entre le 1er et le 14 juillet, 107 cas de maladie du légionnaire ont été signalés dans 25 comtés. Si les augmentations de cas sont souvent liées à des facteurs environnementaux, notamment la chaleur et les précipitations, cela représente une augmentation de 569 % par rapport aux signalements de la même période en 2020 (16 cas) et de 161 % par rapport aux signalements de la même période en 2019 (41 cas). Les cas confirmés comprennent 19 dans le comté de Wayne, 17 dans le comté d'Oakland et 17 dans la ville de Détroit et 15 dans le comté de Macomb. À ce jour, aucune source commune d'infection n'a été identifiée.

Rappels sur la légionellose :

La légionellose est une infection respiratoire provoquée par une bactérie du genre Legionella qui se développe dans les milieux aquatiques naturels ou artificiels.
Le genre Legionella est constitué de 53 espèces. En Europe et aux États-Unis, Legionella pneumophila de sérogroupe 1 représente 90% des cas de légionellose chez l'homme. Legionella longbeachae, fréquemment isolée dans les composts et terreaux, est responsable d'au moins 30% des légionelloses en Australie, Nouvelle Zélande, Nouvelle Calédonie et Thaïlande.

Les Legionella sont retrouvées de manière ubiquitaire dans les eaux douces naturelles et les sols humides. Ces bactéries se développent dans des eaux de température comprise entre 20 et 50°C et son détruites au-delà des 60°C. A partir du milieu naturel, elles peuvent coloniser les sites hydriques artificiels et y proliférer si les conditions sont réunies. Elles peuvent alors être dispersées par aérosols et contaminer une personne qui y serait exposée. Les sources d'infections les plus fréquemment en cause sont les réseaux intérieurs de distribution d'eau chaude sanitaire (aérosols produits en particulier lors de douches) et les tours aéroréfrigérantes à partir desquelles les légionelles peuvent être diffusées dans l'environnement. Plus rarement d'autres installations ont été mises en cause : bains à remous, brumisateurs, humidificateurs, appareils à oxygénothérapie et apnée du sommeil, fontaines décoratives, etc... Il n'y a pas de transmission interhumaine des légionelles.

Les Legionella sont responsables de deux formes de maladie chez l'homme :

  • La fièvre de Pontiac qui a une allure de syndrome grippal, ne s'accompagne pas de pneumonie et ne met pas le pronostic vital en jeu. La guérison est habituellement spontanée en 2 à 5 jours. Cette maladie passe inaperçue dans la majorité des cas
  • La légionellose, qui se caractérise par une infection pulmonaire aiguë. La durée d'incubation est de 2 à 10 jours. Le taux de décès était de 10% en France en 2019 mais il peut être plus élevé quand existent des facteurs de risque et/ou un retard de prise en charge adaptée.Un certain nombre de facteurs de risque sont associés à la maladie : l'âge supérieur à 50 ans, le tabagisme, le diabète, les pathologies chroniques cardiaques, pulmonaires ou rénales, une hémopathie maligne ou un cancer évolutif, un antécédent de transplantation ou de greffe d'organe, un traitement par corticoïdes ou par immunosuppresseur.

Le traitement d'une légionellose confirmée repose dans les formes non graves sur une antibiothérapie par macrolides (azithromycine) ; dans les formes graves on utilisera une fluoroquinolone (levofloxacine ou ofloxacine ou ciprofloxacine) qui pourra être associée à un macrolide.
Il n'existe pas de vaccin contre la légionellose. La prévention de cette maladie repose sur la surveillance des eaux chaudes sanitaires et des tours aéroréfrigérantes qui s'inscrit dans un cadre réglementaire.

Source : Outbreak News Today.

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