Augmentation saisonnière des cas de fièvre de Lassa au Nigeria

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Au Nigeria, leNigeria Centre for Disease Control(NCDC) a signalé 48 cas confirmés de fièvre de Lassa au cours de la première semaine de 2022. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 29 et 28 cas signalés les semaines 51 et 52 de 2021. Deux décès ont été signalés, ce qui porte le taux de létalité à 4,2 %. Les États de Bauchi (14), Edo (13) et Ondo (11) représentent près de 80 % du total des cas confirmés au cours de la première semaine.

Au total, en 2021, 510 cas confirmés, 4 654 cas suspectés et 102 décès (20 % de létalité) ont été recensés dans le pays.Ces chiffres sont inférieurs à ceux de 2020, année au cours de laquelle 1 175 cas et 242 décès avaient été confirmés. Cependant, la recrudescence de fin 2021 est plus forte que celles observées les années précédentes et le nombre de cas devrait augmenter dans les semaines à venir. La fièvre de Lassa reste un problème de santé publique majeur en Afrique de l'Ouest, le Nigeria étant le pays le plus touché. La fièvre de Lassa survient tout au long de l'année mais davantage de cas sont enregistrés pendant la saison sèche, c'est-à-dire de novembre à mai. En effet, le réservoir du virus, les rongeurs du genre Mastomys, se rapprochent des habitations et de l’homme lors des saisons sèches en raison des brulis qui les chassent des savanes.

Rappels sur la fièvre de Lassa :

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénaviridae le virus Lassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appelé Mastomys natalensis.

Le virus se transmet à l’homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d’homme à homme par contact direct avec le sang, l’urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d’une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d’air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d’analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le _ tableau clinique _ de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

_ Aucun vaccin _ n’est actuellement disponible. Il n’existe aujourd’hui qu’un seul antiviral, la _ ribavirine _, qui doit être administré très tôt après l’apparition des symptômes et dont l’efficacité reste peu démontrée

Source : Outbreak News Today.

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