La fièvre de Lassa se poursuit au Nigeria

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Au Nigeria, au moins 369 cas suspects de fièvre de Lassa ont été enregistrés en janvier 2023 par le Nigeria Center for Disease Control (NCDC). Parmi ces cas enregistrés entre le 2 et le 15 janvier, 105 ont été confirmés positifs dans les Etats deOndo, Edo, Ebonyi, Bauchi, Benue, Kogi, Imo, Oyo, Plateau, Nassarawa). Les États d'Edo, d'Ondo et de Bauchi étaient responsables de 84 % des infections dans le pays, et 7 décès ont été enregistrés.

Cette situationn'est pas inhabituelle pour cette période de l'année. L'année dernière pour la période du 1er au 16 janvier 2022, il y avait 465 suspects, 96 cas confirmés et 11 décès. Les États les plus touchés cette année (2023) sont les mêmes que ceux qui avaient le plus de cas l'année dernière.

Rappels sur la fièvre de Lassa :

Lafièvre de Lassaest une fièvre hémorragique causée par unArénaviridaele virusLassa. Celui-ci est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, au Nigeria, en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touche de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent.

Le principal réservoir du virus Lassa est un petit rongeur péri-domestique appeléMastomys natalensis.

Le virus se transmet à l'homme par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par les urines ou des matières fécales des rongeurs. Un grand nombre de ces rongeurs vivent à proximité, voire à l'intérieur des habitations, et leur taux d'infection peut aller jusqu'à 80%. Les contacts entre l'homme et le réservoir infecté sont donc très fréquents dans les villages. Le virus peut aussi infecter l'organisme par une coupure ou une plaie ou lorsque des rats infectés sont préparés comme repas qui sont vendus le long des routes. La transmission se fait d'homme à homme par contact direct avec le sang, l'urine, les excréments ou autres sécrétions organiques d'une personne contaminée en particulier en contexte hospitalier. Le contact avec le virus peut aussi se produire par inhalation d'air contaminé par de fines particules en suspension qui contiennent des excrétions. La transmission peut se faire au niveau des laboratoires d'analyses. La transmission par voie sexuelle a été signalée.

Le_ tableau clinique _de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'oedèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

_ Aucun vaccin n'est actuellement disponible. Il n'existe aujourd'hui qu'un seul antiviral, la ribavirine _, qui doit être administré très tôt après l'apparition des symptômes et dont l'efficacité reste peu démontrée

Source : ProMED.

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