Mise au point sur la babésiose humaine

medecinedesvoyages.net

Une équipe de Copenhague a rapporté le premier cas de babésiose importée à Babesia microti en Scandinavie chez une femme de 64 ans au retour des États-Unis. Ce premier cas est l'occasion d'effectuer un rappel sur cette maladie parasitaire intra-érythrocytaire transmise par morsure de tique.

Les protozoaires du genre Babesia sont responsables d'une anthropozoonose émergente dans le monde entier. Sept espèces sont responsables d'infections chez l'homme ; les principales sont Babesia microti aux États-Unis et Babesia divergens et Babesia venatorum en Europe. Les arthropodes vecteurs sont des tiques dures de la famille des Ixodidés, Ixodes scapularis aux États-Unis et Ixodes ricinus en Europe. Le principal réservoir naturel est le bétail. En Amérique du Nord, plusieurs centaines de cas d'infection à B. microti ont été identifiés tandis que seulement une quarantaine de cas ont été rapportées à travers l'Europe, principalement dus à B. divergens.

Le diagnostic est difficile du fait de symptômes divers et non spécifiques. La présentation clinique est classiquement un syndrome grippal : fièvre, altération de l'état général, douleurs musculaires et articulaires, mais peut débuter plus brutalement avec des signes de sepsis sévère. Une thrombopénie, une leucopénie, une élévation des transaminases, des phosphatases alcalines et des lactates déshydrogénases peuvent être observées aussi bien lors de la babésiose que lors des rickettsioses, qui sont le diagnostic différentiel à évoquer devant une notion de morsure de tique. La sévérité de la maladie dépend du statut immunitaire de l'hôte et de l'espèce parasitaire en cause : B. microti peut être responsable de formes fatales, en particulier chez le sujet âgé ou l'immunodéprimé.

L'examen direct du frottis sanguin permet la mise en évidence de parasites intra-érythrocytaires en forme d'anneau. L'écueil principal est la confusion avec Plasmodium falciparum, surtout en l'absence des tétrades de mérozoïtes disposés en croix de Malte, pathognomonique (c'est-à-dire spécifique) de la babésiose. La biologie moléculaire avec l'amplification par amplification génique (PCR) du gène codant l'ARN 18S est actuellement la technique de référence, et ce d'autant plus que seules les méthodes moléculaires permettent de distinguer les différentes espèces de Babesia.

Le traitement dépend de l'espèce et associe des antibiotiques (azithromycine, clindamycine) et des antiparasitaires (atovaquone, quinine).

Source : Holler JG, et al. A case of human babesiosis in Denmark. Travel Medicine and Infectious Disease 2013; http://dx.doi.org/10.1016/j.tmaid.2013.06.003.

Pages associées