Le virus Zika aux Antilles-Guyane : le point au 27 février 2017

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Depuis l'introduction du virus dans les Amériques en 2015 la circulation du virus Zika reste encore active dans la région des Amériques à des niveaux d'intensité variables.

En Martinique :

La circulation du virus Zika est très faible. Le département est en Phase 4 du Psage* (Programme de surveillance, d'alerte et de gestion des émergences ) « fin d'épidémie ».

Les critères de fin d'épidémie ont été atteints en semaine S2016-36. Depuis, le nombre de cas cliniquement évocateurs estimé à partir des données du réseau des médecins sentinelles diminue et reste faible : au cours des 4 dernières semaines (S2017-04 à S2017-07), ce nombre varie de 0 à 5 consultations estimées par semaine en médecine de ville.

Pour la première fois depuis l'émergence du virus Zika en Martinique, aucun cas évocateur n'a été estimé en semaine S2016-07 (du 13 au 19 février 2017). Durant les quatre dernières semaines (S2017-04 à S2017- 07), 170 demandes de confirmations biologiques pour le Zika ont été réalisées : 3 cas ont été biologiquement confirmés par RT-PCR en semaine S2017-05 dont 2 à Sainte-Luce et 1 à Morne-Vert. La diminution de la circulation virale se confirme dans les autres communes de Martinique.

En Guadeloupe :

Depuis la fin de l'épidémie, les indicateurs de la surveillance épidémiologique témoignent d'une circulation virale faible. En Guadeloupe, les critères de fin d'épidémie ont été atteints en semaine 2016-38. Depuis le début de l'année 2017, la circulation virale est très faible, avec moins de 10 cas hebdomadaires estimés à partir des données du réseau des médecins sentinelles jusqu'à la dernière semaine de janvier (S2017-04), puis aucun cas depuis la 1ère semaine de février (S2017- 05).

Le dernier cas biologiquement confirmé a été identifié au cours de la première semaine de janvier.

A Saint-Barthélemy :

La fin d'épidémie a été actée le 26 janvier 2017 par le Comité de Gestion. Les critères de déclaration de fin d'épidémie ont été atteints en début d'année 2017 (S2017-01) avec un nombre inférieur ou égal à dix cas hebdomadaires pendant quatre semaines consécutives. Rétrospectivement, on peut dater la fin d'épidémie au début du mois de décembre (S2016-49). Depuis le début de l'année 2017, le nombre hebdomadaire estimé de consultations chez un médecin généraliste pour un tableau cliniquement évocateur de Zika est compris entre 0 et 4. Depuis l'émergence du virus, Saint-Barthélemy totalise un peu plus de 1 000 cas estimés cliniquement évocateurs

A Saint-Martin :

L'épidémie est terminée depuis fin décembre 2016. Le Comité de gestion s'est réuni le 21 février 2017 pour acter ce changement de phase. Depuis le début de l'année 2017, ce nombre est compris entre 5 et 15 selon les semaines. Depuis le début de l'année 2017, six cas d'infection récente ont été biologiquement confirmés par RT-PCR. Le taux de positivité sur cette période est de 6%

En Guyane :

A u cours des quatre dernières semaines, le nombre de cas cliniquement évocateurs de Zika était était fluctuant tout en restant à un niveau faible. Sur cette période, les cas enregistrés étaient tous localisés sur le littoral à l'exception de trois cas cliniquement évocateurs signalés par les centres de santé de Maripa-Soula (2 cas) et de St-Georges (1cas). Depuis la fin de l'épidémie (S2016-37) jusqu'à la deuxième semaine de février (S2017-07), un total de 620 cas cliniquement évocateurs de virus Zika a été estimé sur le territoire. Au cours des quatre dernières semaines (S2017-04 à 07), le nombre de cas de Zika confirmés par RT-PCR est resté faible avec 10 cas recensés concernant des personnes résidant sur les secteurs de l'Île de Cayenne (9 cas) et de Kourou (1 cas). La circulation du virus Zika était très faible sur l'ensemble du territoire.

Le virus Zika est un arbovirus membre de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, responsable de la fièvre Zika.

Transmis par la piqûre d'un moustique infecté (Aedes aegypti, Aedes albopictus, Anopheles, Mansonia ou Eretmapodites) il peut entraîner un syndrome proche des autres arboviroses, avec fièvre, éruption cutanée, céphalées et douleurs articulaires, spontanément résolutif.

La majorité des formes sont asymptomatiques. Les formes symtomatiques se manifestent par un exanthème maculo-papuleux avec ou sans fièvre et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies ou myalgies, en l'absence d'autre étiologie.

L'infection, classiquement bénigne, est à l'origine, d'un certain nombre de complications neurologiques sévères (méningites, encéphalites) et syndrome de Guillain-Barré. Au cours du premier trimestre de la grossesse, l'infection peut s'accompagner d'un risque de malformations congénitales de type microcéphalie (0,65 % des cas).

Pour les femmes enceintes ou en désir de grossesse résidant dans les les zones infectées par le virus, le respect strict des mesures de protection individuelle et les bonnes pratiques relatives à l'utilisation des produits insecticides et répulsifs doivent être rappelés.

Dans ce contexte, il est recommandé aux femmes enceintes ou en désir de grossesse vivant dans des zones indemnes de virus Zika et qui partent dans des zones où sévit le virus Zika d'envisager un report de leur projet de voyage. Dans le cas contraire, toutes les recommandations et informations de prévention et de suivi devront leur être données.

Il est recommandé à toute personne vivant ou voyageant dans des zones de circulation du virus Zika de prendre des précautions pour éviter les piqûres de moustiques :

  • Détruire les larves et les gîtes potentiels de reproduction des moustiques autour et dans l'habitat (récipients contenant de l'eau stagnante…).
  • Port de vêtements couvrants.
  • Répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte.
  • Vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit.
  • Les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus Zika, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage, aux Caraïbes, en Amérique Latine et maintenant d'Afrique et d'Asie il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.

Le Haut Conseil de santé publique a publié un avis et un rapport sur la prise en charge médicale des personnes atteintes par le virus Zika.

La liste de pays où la transmission locale du virus Zika est effective est régulièrement mise à jour sur le site de l'European Center for Disease Prevention and Control.

Source : Institut de veille sanitaire, Point épidémiologique au 27 février 2017.

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