Évolution de l'épidémie de fièvre hémorragique de Lassa au Nigéria

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Au Nigéria, entre le 1er janvier et le 4 février 2018, près de 450 cas suspects ont été notifiés dans 17 États, dont 132 sont des cas de fièvre hémorragique de Lassa confirmés en laboratoire. Parmi ceux-ci, 43 décès ont été signalés, dont 37 confirmés en laboratoire.

Parmi les personnes infectées, on compte 11 agents de santé, dont quatre sont décédés.

Dès le début de l'épidémie, l'Organisation mondiale de la santé a déployé du personnel pour soutenir le Centre national des opérations d'urgence de la fièvre de Lassa et les activités de surveillance de l'État. L'Organisation mondiale de la santé aide à coordonner les acteurs de la santé et s'associe à des équipes d'évaluation rapide des risques se rendant dans les points chauds pour enquêter sur l'épidémie.

Avec l'augmentation du nombre de cas, l'Organisation mondiale de la santé a d'abord fait don de matériel de protection individuelle au Centre nigérian de lutte contre la maladie et aux États touchés et s'est procuré des réactifs de laboratoire pour faciliter le diagnostic rapide de la fièvre de Lassa.

L'Organisation mondiale de la santé déploie des experts internationaux pour coordonner la riposte, renforcer la surveillance, fournir des directives de traitement et engager des actions de sensibilisation auprès des communautés sur la prévention et le traitement.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique virale aiguë qui est connue pour être endémique dans divers pays d'Afrique de l'Ouest, y compris le Nigéria et provoque des épidémies presque chaque année, avec des pics annuels observés entre décembre et juin.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'** Organisation mondiale de la santé**

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Outbreak News Today.

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