Évolution de l'épidémie de fièvre de Lassa au Nigéria début mai 2018

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Au Nigéria, début mai 2018, la plus grande épidémie de fièvre de Lassa enregistrée dans le pays, semble être en phase de régression

Du 1er janvier au 29 avril 2018, 1 891 cas suspects dont 116 décès (taux de létalité de 6,1%) ont été notifiés dans 21 États.

Parmi les cas suspects :

  • 420 ont été biologiquement confirmés positifs ;
  • 10 ont été classés comme probables ;
  • 1 460 ont été testés négatifs, donc exclus ;
  • un résultat est en attente.

Sur les 116 décès :

  • 106 se sont produits parmi les cas confirmés ;
  • 10 dans les cas probables ;
  • taux de létalité de 27% dans le groupe confirmé et probable.

Cependant, l'épidémie s'est stabilisée ces dernières semaines avec seulement des cas sporadiques signalés.

Au cours de la dernière semaine d'avril, quatre nouveaux cas confirmés et un nouveau décès ont été signalés dans trois États :

Trente-sept professionnels de la santé de huit États ont été touchés depuis le début de l'épidémie. Il y a eu huit décès parmi les travailleurs de la santé dans trois États.

Dans l'ensemble, le nombre de nouveaux cas a diminué au cours des dernières semaines, ce qui donne à penser que les efforts d'intervention ont été couronnés de succès. Le niveau de réponse a été réduit en raison de la baisse continue des cas au cours des neuf dernières semaines.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'** Organisation mondiale de la santé**

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre de Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique peuvent exporter la maladie vers d'autres pays, bien que cela arrive rarement.

Le diagnostic de la fièvre de Lassa devrait être pris en compte chez les patients fébriles revenant d'Afrique de l'Ouest, en particulier s'ils ont séjourné dans des zones rurales ou dans des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est endémique. Les professionnels de la santé qui consultent un patient soupçonné d'avoir la fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Outbreak News Today.

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