Le point sur l’épidémie de fièvre de la vallée du Rift qui sévit au Kenya

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Le 8 juin 2018, le ministère de la Santé du Kenya a confirmé l'apparition d'une épidémie de fièvre de la vallée du Rift (nouvelle n°12418 du 11 juin 2018).

Le premier patient a été admis dans un hôpital du comté de Wajir dans le nord-est du Kenya, le 2 juin, avec de la fièvre, une faiblesse corporelle et des saignements des gencives et de la bouche. Le 4 juin, deux proches du patient index ont été admis.

Au 16 juin, un total de 26 cas humains dont 13 décès ont été notifiés dans le comté de Wajir (24 cas) et dans le comté de Marsabit (2 cas). Sept cas sont biologiquement confirmés. Six patients sont sortis de l'hôpital convalescents, un patient est encore hospitalisé.

Un grand nombre de décès et d'avortements parmi le bétail, y compris les chameaux et les chèvres, a été signalé dans différents comtés. Les personnes vivant dans ces comtés consommeraient de la viande d'animaux morts ou malades. Les pluies prolongées et les inondations ont multiplié les sites de reproduction des moustiques vecteurs du virus.

Rappels sur la fièvre de la vallée du Rift

La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :

  • soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;
  • soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes.

La forme bénigne** de fièvre de la vallée du Rift**

Chez l'homme, c'est la forme la plus fréquente. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.

Dans les formes graves on peut observer :

  • Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.
  • Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.
  • Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.

Sources : Organisation mondiale de la santé ; Promed.

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