Le préfet de la Réunion déclenche le niveau 4 du plan Orsec contre la dengue

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Situation épidémiologique de la dengue à la Réunion

Depuis le début de l'année 2018, 5 970 cas de dengue biologiquement confirmés ou probables (dont 3 importés des Maldives, de Polynésie et du Brésil) ont été notifiés par les laboratoires de ville et hospitaliers de la Réunion.

Entre le 25 juin et le 1er juillet :

  • 158 cas de dengue probables ou confirmés ont été diagnostiqués biologiquement, données basées sur la date de début des symptômes.
  • Le décès d'un cas confirmé de dengue a été rapporté, les investigations ont établi que ce décès était indirectement lié à la dengue. Des investigations sont actuellement en cours afin de déterminer l'imputabilité d'un second décès.

L'unique sérotype identifié en 2018 est DENV-2 (910 typages réalisés). Cette situation fait suite à une circulation virale inhabituelle à bas bruit au cours de l'année 2017 et une persistance de transmission durant l'hiver austral.

Le nombre de signalements hebdomadaires reste élevé malgré le début de l'hiver austral. La faible baisse du nombre de cas devrait se confirmer dans les semaines à venir.

Les médecins ont reçu plus de 18 000 patients présentant les symptômes de la dengue. Le risque est une explosion épidémique au cours de l'été prochain, l'idée est de profiter de la saison froide pour éradiquer le virus. Ils doivent détecter, confirmer et signaler le plus rapidement possible les nouveaux cas de dengue importés ou autochtones pour
permettre la mise en place de mesures de gestion rapides et adaptées.

Activation du niveau 4 du plan ORSEC

Le 10 juillet, le préfet a déclenché le niveau 4 (le dernier niveau avant l'épidémie de masse) du plan Orsec contre cette maladie. Concrètement, ce dispositif prévoit un renforcement de la mobilisation et de la prévention contre les moustiques. Des répulsifs vont être distribués aux personnes particulièrement vulnérables.

Des actions de communication vont aussi être menées auprès de médecins, laboratoires et du public. Le niveau 4 du plan Orsec prévoit également l'activation du régiment du service militaire adapté en appui des actions de lutte.

Conduite à tenir

Devant tout syndrome dengue-like comportant fièvre ≥ 38,5°C ; associée à un ou plusieurs symptômes non spécifiques (douleurs musculo-articulaires, manifestations hémorragiques, céphalées frontales, asthénie, signes digestifs, douleurs rétro-orbitaires, éruption maculo-papuleuse) ET en l'absence de tout autre point d'appel infectieux.

Il est important de continuer de prescrire une confirmation biologique chikungunya et dengue :

  • dans les 5 premiers jours après le début des signes cliniques : RT-PCR ou NS1 ;
  • entre 5 et 7 jours après le début des signes cliniques : RT-PCR et sérologie (IgM et IgG) ;
  • plus de 7 jours après le début des signes cliniques : sérologie uniquement (IgM et IgG), à renouveler à 15 jours d'intervalle minimum dans le même laboratoire si le premier résultat est positif.
  • Traiter les douleurs et la fièvre par du paracétamol (l'aspirine, l'ibuprofène et autres AINS ne doivent en aucun cas être utilisés).
  • Signaler les cas confirmés, les suspicions de cas groupés, les cas cliniquement très évocateurs à la Plateforme de veille et d'urgences sanitaires de l'ARS.

Rappels sur la dengue

Ladengue, maladie virale due au virus de la Dengue (4 sérotypes) de la famille des Flaviviridae, transmise par une piqûre de moustique, se manifeste le plus souvent par un syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, parfois éruption cutanée). La dengue peut évoluer en forme grave hémorragique. La prise d'aspirine est formellement déconseillée. Il n'existe pas de traitement médicamenteux préventif disponible contre la dengue.

Il n'existe pas de traitement spécifique contre le virus. Pour les touristes européens, la prévention de la dengue passe donc par la lutte contre son vecteur Aedes albopictus. Le moyen le plus efficace pour combattre ce moustique est d'éliminer ses lieux de ponte (soucoupes, petits récipients, déchets, réservoirs, vases, pneus, etc.).

Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :

  • port de vêtements couvrants ;
  • répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte ;
  • vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit ;
  • les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus de la** dengue, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour de voyage en zone inter tropicale ****, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.**

Source : Santé publique France.