Nouveaux cas de fièvre de Lassa au Nigéria

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Au Nigéria, au cours de la semaine du 12 au 18 Novembre 2018, les autorités sanitaires ont notifié 3 nouveaux cas biologiquement confirmés de fièvre de Lassa dans l'État d'Edo (1 cas) et l'État d'Ondo (2 cas) avec un nouveau décès.

Depuis le 1° janvier, 3086 cas suspectés ont été notifiés dans 22 États. Parmi eux, 562 ont été confirmés positifs, 17 probables, 2507 négatifs. 83 % de tous les cas confirmés proviennent de : l'État d'Edo (46 %), de l'État d'Ondo (24 %) et de l'État d'Ebonyi (13 %).

Il y a eu 144 décès dans les cas confirmés et 17 dans les cas probables. Le taux de létalité chez les cas confirmés est de 25,6 %. Vingt deux États ont enregistré au moins un cas confirmé dans 90 collectivités locales (l'État d'Edo, l'État d'Ondo, l'État de Bauchi, l'État de Nassarawa, l'État d'Ebonyi, l'État d' Anambra, l'État de Benue, l'État de Kogi, l'État d'Imo, l'État du Plateau, l'État de Lagos, l'État de Taraba, l'État du Delta, l'État d'Osun, l'État de Rivers, le Territoire de la capitale fédérale du Nigéria, l'État de Gombe, l'État d'Ekiti, l'État de Kaduna, l'État d'Abia, l'État de l'Adamawa et l'Étatd'Enugu). Trois États, l'État d'Edo, l'État d'Ondo et l'État d'Ebonyi sont en phase active de l'épidémie.

Au cours de la semaine du 12 au 18 Novembre 2018, aucun nouvel agent de santé n'a été affecté. Depuis le début de l'épidémie, 43 travailleurs de la santé ont été touchés dans l'État d'Ebonyi (16 cas), dans l'État d'Edo (15 cas), dans l'État d'Ondo (7 cas), dans l'État de Kogi (2 cas), dans l'État de Nassarawa (1 cas), dans l'État de Taraba (1 cas) et dans l'État d'Abia (1 cas) - avec 10 décès 5 dans l'État d'Ebonyi, 1 dans l'État de Kogi, 1 dans l'État d'Abia, 2 dans l'État d'Ondo et 1 dans l'État d'Edo.

Un total de 9045 contacts provenant de 22 États ont été identifiés. Sur ce nombre, 370 (4 %) font actuellement l'objet d'un suivi, 8545 (94 %) ont terminé 21 jours de suivi, tandis que 15 (0,2 %) ont été perdus de vue. 115 (1,3 %) contacts symptomatiques ont été identifiés, dont 36 (0,5 %) ont été testés positifs.

Rappels sur la fièvre hémorragique de Lassa

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique causée par un Arénavirus, le virus Lassa, d'origine animale et dont le réservoir est un rongeur (Mastomys). Le virus est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest où des flambées épidémiques surviennent régulièrement et touchent de 100 à 300 000 personnes par an dont 5 à 6 000 succombent. La transmission à l'homme se fait par contacts avec des produits alimentaires ou domestiques contaminés par les excréments de l'hôte réservoir, inhalation d'aérosols de poussières contaminées par les excrétas des rongeurs ou par contacts inter-humains.

Le tableau clinique de la fièvre de Lassa est variable, depuis l'infection asymptomatique, très fréquente (80% des cas) à une fièvre hémorragique foudroyante. La maladie débute 6 à 21 jours après l'infection par des signes cliniques peu spécifiques : fièvre, vomissements, nausées, douleurs abdominales, céphalées, myalgies, arthralgies, asthénie. Dans les cas sévères, les symptômes s'aggravent ensuite, avec l'apparition d'œdèmes, de signes hémorragiques, d'épanchements péricardiques et pleuraux, et plus rarement d'encéphalites. Le patient décède dans un contexte de choc hypotensif et hypovolémique et de défaillances rénale et hépatique.

La fièvre de Lassa est d'une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus.

La ribavirine (médicament anti viral) a été utilisée avec succès chez les patients atteints de fièvre de Lassa.

La fièvre de Lassa est une fièvre hémorragique responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes.

Conseils de l'** Organisation mondiale de la santé**

La prévention de la fièvre de Lassa repose sur la promotion d'une bonne "hygiène communautaire" pour décourager les rongeurs d'entrer dans les foyers. Dans les milieux de soins de santé, le personnel doit toujours appliquer des précautions de prévention et de contrôle des infections habituelles lorsqu'il prend soin des patients, quel que soit leur diagnostic présumé.

Dans de rares occasions, les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique exportent la maladie vers d'autres pays. Bien que d'autres infections tropicales soient beaucoup plus fréquentes, le diagnostic de fièvre de Lassa devrait être envisagé chez des patients fébriles qui retournent d'Afrique de l'Ouest, surtout s'ils ont eu des expositions dans des zones rurales ou des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est connue pour être endémique. Les travailleurs de la santé qui voient un patient soupçonné d'avoir une fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter les experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Les voyageurs des régions où la fièvre de Lassa est endémique peuvent exporter la maladie vers d'autres pays, bien que cela arrive rarement.

Le diagnostic de la fièvre de Lassa devrait être pris en compte chez les patients fébriles revenant d'Afrique de l'Ouest, en particulier s'ils ont séjourné dans des zones rurales ou dans des hôpitaux dans des pays où la fièvre de Lassa est endémique. Les professionnels de la santé qui consultent un patient soupçonné d'avoir la fièvre de Lassa devraient immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Promed.

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