Plus de 10 000 cas d'hépatite A notifiés aux États-Unis en 2018

medecinedesvoyages.net

Aux États-Unis, le virus de l'hépatite As'est installé fin 2016 dans leMichiganet laCalifornieau sein de certaines populations à risque, notamment les sans-abri et les toxicomanes.

Depuis lors, le nombre de cas dans ces groupes à haut risque a augmenté et s'est étendu à plusieurs États.

Fin 2017, les autorités de santé publique ont signalé plus de 3.000 cas d'hépatite A à l'échelle nationale. Une proportion importante de cas concernaient des foyers épidémiques ; ces foyers n'étaient pas liés à des aliments contaminés.

Certains États, comme le Kentuckyou la Virginie-Occidentale, ont signalé des milliers de cas. Une proportion élevée de ces cas a nécessité une hospitalisation et des dizaines de décès ont été signalés pour certains foyers épidémiques.

En 2018, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), environ 10.582 cas ont été notifiés à l'agence, soit plus de trois fois le nombre observé en 2017.

Après l'introduction du vaccin contre l'hépatite A en 1996, l'incidence des hépatites Aa régulièrement diminué aux États-Unis jusqu'en 2011, puis s'est stabilisée à environ 1.600 cas annuels, survenant principalement chez les voyageurs internationaux revenant de pays où l'hépatite A est endémique ou au cours de toxi-infections alimentaires collectives.

Bien entendu, cette augmentation de l'hépatite A a incité les responsables de la santé à tous les niveaux à encourager et à proposer la vaccination contre l'hépatite A aux personnes les plus exposées au risque d'infection (par exemple les toxicomanes, qu'ils utilisent la voie injectable ou une autre voie d'administration, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les sans-abri, les détenus en prison ou récemment sortis de prison, ou encore les patients atteints d'une maladie hépatique chronique).

Le Comité consultatif sur les pratiques en matière d'immunisation (ACIP) recommande, aux Etats-Unis, la vaccination contre l'hépatite A pour les personnes suivantes:

  • tous les enfants à l'âge d'un an ;
  • les voyageurs a destination de pays où l'hépatite A est endémique ;
  • les familles et les soignants originaires de pays où l'hépatite A est endémique ;
  • les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes ;
  • les utilisateurs de drogues injectables et non injectables ;
  • les personnes atteintes de maladie chronique du foie ;
  • les personnes atteintes de troubles de facteurs de coagulation ;
  • les personnes travaillant avec des primates infectés par le virus de l'hépatite A dans un laboratoire de recherche ;
  • les personnes en contact direct avec d'autres personnes atteintes d'hépatite A ;
  • toute personne souhaitant être protégés.

Rappels sur l'** hépatite A.**

Le virus de l'hépatite A fait partie de la famille des Picornaviridæ et appartient au genre Hepatovirus. Il se transmet principalement par voie féco-orale, le plus souvent de manière indirecte, par l'intermédiaire d'eau ou d'aliments contaminés, plus rarement directement au contact d'un malade. Le virus est éliminé en grandes quantités dans les selles des personnes malades. Il peut alors contaminer l'environnement, notamment l'eau, où il peut survivre de nombreux mois. Les flambées à transmission hydrique, bien que rares, trouvent en général leur origine dans une eau de boisson contaminée par des eaux usées ou insuffisamment traitée.

Le virus de l'hépatite Aest cosmopolite et entraine des cas sporadiques (quelques cas non reliés) ou des épidémies, souvent de façon cyclique. La période d'incubation est de 14 à 28 jours. Les symptômes peuvent être bénins ou graves. On peut observer une fièvre, un mauvais état général, une perte d'appétit, des diarrhées, des nausées, une gêne abdominale, des urines foncées et un ictère (coloration jaune de la peau et du blanc des yeux).

Contrairement à l'hépatite B et à l'hépatite C, l'hépatite A n'entraîne pas de maladie hépatique chronique. Les formes graves sont exceptionnelles chez l'enfant mais leur fréquence augmente avec l'âge. L'hépatite fulminante (insuffisance hépatique aiguë) est associée à une mortalité élevée.

Le voyageur doit respecter les règles d'hygiène individuelle :

  • se laver souvent les mains à l'eau et au savon, notamment avant chaque repas ;
  • éviter l'usage de serviettes collectives pour s'essuyer les mains ou le visage ;
  • ne manger que des aliments bien cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

La vaccination contre l'hépatite A, très efficace et bien tolérée, est fortement recommandée avant tout départ en zone inter-tropicale ou vers un pays en développement. Des renseignements sont disponibles sur les sites JeVoyage.net, Mesvaccins.net et medecinedesvoyages.net.

Source : Outbreak News Today.

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