Infection mortelle à virus Nipah au Bangladesh

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Au Bangladesh, l'Institute of Epidemiology, Disease Control and Research a mis en évidence le virus Nipah dans un échantillon biologique prélevé chez une personne décédée à Baliadangi, district de Thakurgaon dans la division deRangpur au mois de février 2019.

Cinq personnes d'une même famille sont décédées. L'enquête a révélé que les victimes avaient présenté de la fièvre, des maux de tête, des vomissements. Il n'a pas été précisé si les patients avaient consommé de la sève de palmier dattier crue (une boisson populaire), connue pour être infectée par les chauves-souris porteuses du virus.

Une enquête a été menée au complexe de santé de Baliadangi, au Sadar Hospital de Thakurgaon, au Medical College Hospital de Rangpur et dans divers lieux de Baliadangi entre le 25 février et le 1 mars.

Les enquêteurs ont également recueilli des échantillons chez les médecins, les infirmières, les travailleurs de la santé et les membres de la famille des victimes, les voisins et villageois.
Les infections à virus Nipah surviennent de façon sporadique au Bangladesh. Les chauves-souris du genre Pteropus(roussettes géantes) sont des réservoirs de virus Nipah et contaminent la sève de dattier ou le fruit. La saison de transmission est généralement de janvier à avril.

Rappels sur le virus Nipah

L'infection à virus Nipahest une maladie zoonotique émergente d'importance pour la santé publique dans la Région d'Asie du Sud-Est, avec un taux de létalité élevé estimé entre 40 et 75 %; cependant, ce taux peut varier selon les épidémies en fonction des capacités locales de surveillance épidémiologique et de gestion clinique.

Le virus a été reconnu pour la première fois en 1998-1999 lors d'une épidémie chez des éleveurs de porcs en Malaisie et à Singapour. Aucune épidémie ultérieure n'a été signalée en Malaisie ou à Singapour depuis 1999.

Le virus a été reconnu pour la première fois en Inde et au Bangladesh en 2001. Depuis lors, des épidémies presque annuelles se sont produites au Bangladesh. La maladie a été identifiée périodiquement en Inde orientale (2001, 2007).

Une transmission interhumaine du virus limitée peut se produire parmi les membres de la famille non protégés et les agents de santé qui traitent des patients infectés.

Le virus Nipah, un virus du genre_Hepinavirus_ de la famille des_Paramyxoviridae_, provoque chez l'homme, après une phase d'incubation de 4 à 45 jours, une maladie caractérisée par de la fièvre et des céphalées qui peut évoluer vers des formes graves comme une encéphalite (inflammation du cerveau) ou une pneumopathie atypique. Le virus infecte les porcs et peut être transmis à l'homme par voie directe du porc à l'homme ou d'homme à homme, ou de façon indirecte par l'intermédiaire de fruits souillés par les déjections de chauves-souris.

Il n'y a pas de traitement et de vaccin disponible ni pour les personnes ou les animaux.

Les chauves-souris du genre Pteropussont les réservoirs naturels de virus. Les voies de transmission possibles du virus comprennent la consommation de fruits contaminés par la salive des chauves-souris infectées, le contact direct avec des chauves-souris infectées ou leurs excréments / urines ou la transmission interhumaine par contact étroit non protégé avec un patient infecté dans la communauté ou à l'hôpital. De nombreux cas identifiés dans l'épidémie actuelle ont été infectés par des contacts directs non protégés avec d'autres personnes infectées.

Conseils de l'Organisation mondiale de la santé

L'Organisation mondiale de la santé déconseille l'application de restrictions de voyage ou de commerce à l'Inde sur la base des informations actuellement disponibles sur cet événement.

Actuellement, il n'existe pas de traitement spécifique. Des soins de soutien intensifs sont recommandés pour traiter les complications respiratoires et neurologiques graves.

L'infection à virus Nipahpeut être prévenue :

  • en évitant l'exposition aux chauves-souris et aux porcs malades dans les zones d'endémie ;
  • en évitant de consommer des fruits partiellement consommés par les chauves-souris infectées ou en buvant de la sève ou du jus de palmier dattier ;
  • le risque de transmission internationale via des fruits contaminés par de l'urine ou de la salive de chauves-souris infectées peut être évité en les lavant soigneusement et en les épluchant avant leur consommation ;
  • les fruits présentant des signes de piqûres de chauve-souris doivent être jetés.

Dans les établissements de soins de santé, le personnel doit systématiquement mettre en œuvre des mesures standard de prévention et de contrôle des infections lors de la prise en charge des patients pour prévenir les infections nosocomiales.

Les travailleurs de la santé qui soignent un patient soupçonné d'avoir la fièvre à virus Nipahdoivent immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : Promed.

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