Évolution de l'épidémie de choléra au Cameroun

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L’épidémie de choléra déclarée en juillet 2018 s’est étendue en octobre à l’extrême-nord et continue de sévir au nord du pays.

Pour rappel, ces régions sont formellement déconseillées aux voyageurs pour des raisons sécuritaires.

Les districts concernés sont :

Depuis le début de l'épidémie en mai 2018, le 23 janvier 2019 les autorités sanitaires ont notifié 997 cas de choléra, dont 58 décès (létalité : 5,8 %). L'épidémie montre une tendance générale à la baisse.

La crise humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun continue de se détériorer, et des escarmouches armées entre les sécessionnistes, les militaires et les communautés se poursuivent. Depuis le 5 février 2019, des combats ont éclaté dans plusieurs grandes villes, faisant au moins 16 morts parmi les civils. .

En outre, le pays est confronté à un conflit simultané dans la région extrême-nord, à la suite de l'insurrection de Boko Haram. Quelque 35 000 personnes ont fui le Nigéria vers le Cameroun.

Les efforts humanitaires pour faire face au nouvel afflux ont été intensifiés, mais les capacités restent limitées. Les déplacements causés par le conflit de Boko Haram continuent de perturber l'accès aux services de base et aux moyens de subsistance du pays.

Rappels sur le choléra

Le choléra est une maladie diarrhéique épidémique, strictement humaine, due à des bactéries appartenant aux sérogroupes O1 et O139 de l'espèce Vibrio cholerae. La maladie résulte de l'absorption d'eau ou d'aliments contaminés. Une fois dans l'intestin, les vibrions sécrètent la toxine cholérique, principale responsable de l'importante déshydratation qui caractérise l'infection.

L'incubation, de quelques heures à quelques jours, est suivie de violentes diarrhées et de vomissements, sans fièvre. La période d'incubation courte augmente le caractère potentiellement explosif des épidémies. En l'absence de traitement, la mort survient en 1 à 3 jours, par collapsus cardio-vasculaire dans 25 à 50% des cas. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la vaccination devrait être envisagée pour les voyageurs à haut risque tels que les secouristes / secouristes qui sont susceptibles d'être directement exposés. La vaccination n'est généralement pas recommandée pour les autres voyageurs.

Le risque de choléraest très faible pour le voyageur et le vaccin contre la choléra n'est conseillé que dans des cas très spécifiques, pris en compte par le système expert de MesVaccins.net et Medecinedesvoyages.net. Il est conseillé de :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Sources : France-Diplomatie-Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ; Organisation mondiale de la santé ; Ministère de la santé du Cameroun.