Évolution de l'épidémie de fièvre de la vallée du Rift à Mayotte en mai 2019

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A Mayotte, entre novembre 2018 et le 10 mai 2019, 130 cas de cas de fièvre de la vallée du Rift (FVR) humains ont été notifiés et 119 foyers d'animaux (24 petits ruminants et 95 bovins) ont été signalés, selon les autorités régionales.

Après une baisse constante des cas au cours des trois dernières semaines de mars 2019, une légère augmentation a été observée en avril.

Les cas de FVR humaine et les foyers d'animaux sont principalement situés dans les régions du centre et du nord-ouest de la principale île de Grande-Terre.

Fin mars, quelques nouveaux foyers d'animaux ont également été détectés dans l'est de la Grande-Terre et dans la Petite Terre.

Le virus de la fièvre de la vallée du Rift circule activement sur l'île de Mayotte, dans un contexte d'importation du virus en provenance de pays voisins par le biais de mouvements illicites d'animaux, présence d'animaux sensibles et un environnement favorable pour les vecteurs moustiques afin de maintenir la transmission du virus localement.

La commercialisation du lait cru est interdite depuis le 27 février.

Le 20 mars, l'exportation de bétail et de viande crue et le lait de Mayotte est également interdite.

Dans les zones touchées, la consommation de lait cru et la consommation de produits d'origine animale qui n'ont pas été bien cuits doivent être évitées.

De plus, par mesure de précaution, des mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques devraient être appliquées.

Les autorités préfectorales ont mis en œuvre des mesures de contrôle appropriées et renforcé l'approche multisectorielle. Néanmoins, une augmentation potentielle des cas suscite des inquiétudes en mai 2019, en raison de la période du Ramadan où une augmentation des importations illégales de bétail est attendue.

Les voyageurs et résidents de Mayotte courent un très faible risque d'infection s'ils appliquent les mesures préventives appropriées. Cependant, ceux qui sont en contact avec des animaux potentiellement infectés (par exemple les vétérinaires et les personnes travaillant dans l'élevage, la découpe et l'abattage d'animaux dans des régions touchées par le virus) ont un risque accru d'infection par le virus et doivent donc traiter les animaux potentiellement infectés de manière sécurisée en pratiquant des mesures sûres d'élevage et d'abattage.

Rappels sur la fièvre hémorragique de la vallée du Rift

La fièvre de la vallée du Riftest une zoonose majeure causée par un virus du genre _Phlebovirus_de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :

  • soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;
  • soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre_Aedes_.

La forme bénigne** defièvre de la vallée du Rift**

Chez l'homme, c'est la forme la plus fréquente. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.

Dans les formes graves on peut observer :

  • Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.
  • Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.
  • Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.

sources : Agence régionale de santé Océan Indien ; Santé Publique France ; European Centre for Disease Prevention and Control ; Direction de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt de Mayotte.

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