Le CDC émet une alerte de voyage pour le Pakistan en raison de la fièvre typhoïde XDR

medecinedesvoyages.net

Aux Etats-Unis, le Center disease control and prevention (CDC) a publié cette semaine un avis de voyage au Pakistan en raison de l'épidémie de fièvre typhoïde ultrarésistante aux antibiotiques.

Les autorités sanitaires pakistanaises ont signalé une épidémie de fièvre typhoïde ultrarésistante et ultrarésistante qui a débuté à Hyderabaden novembre 2016.

Selon un rapport de Pakistan Today, le 14 mai 2019, depuis le début de l'année, les responsables de la santé de Karachi ont notifié 2 982 cas de typhoïde dans la ville.

L'Organisation mondiale de la santé a notifié à la fin de 2018que plus de 5 200 cas de fièvre typhoïde extrêmement résistant aux médicaments (XDR) dans la province du Sind depuis 2016.

La souche de Salmonella Typhi ne répond pas à la plupart des antibiotiques utilisés pour traiter la fièvre typhoïde. L'épidémie s'est étendue à toutes les provinces du pays et plusieurs décès ont été notifiés.

Des cas de typhoïde XDR associés à des voyages au Pakistan ont été signalée aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, au Danemark et en Australie.

Tous les voyageurs au Pakistan risquent de contracter la fièvre typhoïde XDR. Ceux qui rendent visite à des amis ou à des parents courent un plus grand risque que les touristes ou les voyageurs d’affaires.

Le CDC recommande que tous les voyageurs (même les voyageurs de courte durée) se rendant en Asie du Sud, y compris au Pakistan, soient vaccinés contre la fièvre typhoïde avant leur voyage.

Rappels sur la fièvre typhoïde

La fièvre typhoïde est encore courante dans le monde en développement, où elle touche environ 21 millions de personnes chaque année.

Lafièvre typhoïde à Salmonella typhi (comme les fièvres paratyphoïdes à_Salmonella para-typhi_ A, B et C) sont des infections bactériennes systémiques à point de départ digestif. La source de contamination réside dans les matières fécales des personnes malades ou porteuses saines mais excrétrices de Salmonella. La transmission est dite féco-orale, soit directe par ingestion des bactéries à partir de selles contaminées, soit le plus souvent indirecte par ingestion d'eau ou d'aliments consommés crus (fruits de mer, légumes, etc.) et souillés par des selles de personnes infectées (égouts, épandage, etc.).

Les symptômes apparaissent généralement de 1 à 3 semaines après l'exposition, et peuvent être légers ou graves. Ils comprennent une forte fièvre, des malaises, des maux de tête, une constipation ou une diarrhée, des taches rosées sur la poitrine, et une atteinte de la rate et du foie. Un portage asymptomatique de la bactérie peut faire suite à la maladie.

La prise en charge d'une fièvre typhoïdeou paratyphoïde peut nécessiter une hospitalisation. Le traitement repose sur les antibiotiques. La létalité qui peut atteindre 10 % sans traitement antibiotique, est inférieure à 1 % avec une antibiothérapie adaptée

La prévention repose sur une bonne hygiène individuelle et alimentaire en évitant la consommation d'eau non contrôlée et d'aliments crus ou mal lavés. Les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes sont des « maladies des mains sales » dont la chaîne de transmission peut être interrompue par le lavage soigneux des mains après contact fécal et avant la manipulation des aliments.

Le risque de contamination pour les voyageurs est très faible, toutefois il est recommandé à ceux, se mêlant étroitement avec la population locale dans les zones d'épidémie, de prendre les mesures suivantes.

La vaccination contre la fièvre typhoïde (Typhim Vi®, Tyavax®) est recommandée dans des pays où l'hygiène est précaire pour les voyageurs dont le séjour est prolongé ou se fait dans de mauvaises conditions. Ce vaccin n'assurant qu'une protection de 50 à 80 %, il ne se substitue pas aux mesures d'hygiène, qui incluent le lavage des mains.

Le voyageur doit maintenir un niveau élevé d'hygiène personnelle :

  • se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, en particulier avant toute prise alimentaire ;
  • éviter l'usage des serviettes collectives ;
  • ne manger que des aliments cuits ;
  • éviter la consommation de poissons, coquillages, ou fruits de mer autrement que bien cuits ou frits ;
  • peler soigneusement, à défaut cuire ou désinfecter les fruits et légumes ;
  • ne boire que de l'eau minérale en bouteille capsulée ou de l'eau traitée (par chloration, par Troclosène sodique ou par ébullition) ;
  • ne pas consommer de glaçons, de crèmes glacées ou sorbets en vente publique.

Des informations sont disponibles sur les sites experts MesVaccins.netet MedecineDesVoyages.net.

Source : Outbreak News Today.