Neuf cas de dengue autochtone notifiés en France métropolitaine

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En France métropolitaine, le 22 octobre 2019, les autorités sanitaires ont notifié neuf cas de dengue autochtone depuis le début de l'année.

Le 20 septembre, l'Agence régionale de santé publique de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a notifié un cas biologiquement confirmé de dengue autochtone chez un habitant de la ville de Vallauris dans le département des Alpes-Maritimes. Les symptomes ont débuté le 30 août. Le patient n'a fait aucun voyage récent en dehors de France métropolitaine.

Les activités de dépistage actif des cas par la méthode du porte à porte ont permis d'identifier six autres cas dans les environs immédiats.

Le 23 septembre, l'Agence régionale de santé publique de la région Auvergne-Rhône-Alpes a notifié le cas d'un individu de Caluire-et-Cuire dans le département du Rhône qui n'avait pas fait de voyage récent à l'étranger. Il s'agit du premier cas autochtone de dengue dans le département du Rhône.

Dès la confirmation de ce premier cas autochtone, une enquête a été menée en porte à porte afin d'identifier si d'autres personnes avaient présenté, des symptômes évocateurs de la maladie. Après avoir interrogé directement plus de 70 familles ou remis un document dans la boite aux lettres de 300 logements, 4 personnes se sont signalées à l'ARS. Deux autres ont été identifiées par leur médecin traitant. Le diagnostic de dengue a été confirmé biologiquement pour une seule d'entre elles.

L'identification de ces 2 cas dans l'entourage immédiat d'un cas importé témoigne de l'existence, au cœur de l'été, d'une chaîne limitée de transmission du virus.

L'absence d'identification de nouveaux cas depuis début août permet de conclure à l'extinction de cette chaîne de transmission.

Aucune action complémentaire de lutte anti-vectorielle n'est donc nécessaire et toute alerte est donc levée.

Le vecteur compétent pour la dengue, Aedes. albopictus, est établi dans les départements des Alpes-Maritimes et du Rhône. Comme cela a été observé les années précédentes, la transmission autochtone de la dengue dans le sud de la France à la fin de l'été est attendue car Aedes. albopictus est établi et les conditions environnementales à ce moment-là conviennent à l'activité des vecteurs.
La probabilité de poursuite de la transmission locale continue reste très faible étant donné que les conditions environnementales deviendront moins apte à la transmission au cours de la saison d'automne.

À ce jour, le risque que les visiteurs des zones touchées deviennent infectés et ensuite introduire le virus et initier une transmission locale supplémentaire dans leur pays de résidence ne peut être exclu mais reste très faible.
Par mesure de précaution, des mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques devraient être appliquées.

Rappels sur la dengue :

La dengue, maladie virale due au virus de la Dengue (4 sérotypes) de la famille des Flaviviridae, transmise par une piqûre de moustique, se manifeste le plus souvent par un syndrome grippal (fièvre, douleurs musculaires, parfois éruption cutanée). La dengue peut évoluer en forme grave hémorragique. La prise d'aspirine est formellement déconseillée. Il n'existe pas de traitement médicamenteux préventif disponible contre la dengue.

Il existe :

  • La fièvre dengue caractérisée par l'apparition soudaine d'une forte fièvre, de graves maux de tête, une douleur derrière les yeux et des douleurs dans les muscles et les articulations. Certains peuvent également avoir une éruption cutanée et divers degrés de saignement dans diverses parties du corps (notamment le nez, la bouche et les gencives ou des ecchymoses sur la peau). La dengue a un large spectre d'infection (asymptomatique à symptomatique). La maladie symptomatique peut varier de la dengue (DF) à la dengue plus grave de la dengue (DH).
  • Fièvre hémorragique de la dengue (DHF) - est une forme plus grave, observée seulement chez une faible proportion des personnes infectées. La DHF est une maladie stéréotypée caractérisée par 3 phases; phase fébrile avec forte fièvre continue généralement inférieure à 7 jours; phase critique (fuite de plasma) d'une durée de 1 à 2 jours, généralement apparente lorsque la fièvre baisse, entraînant un choc si elle n'est pas détectée et traitée rapidement; phase de convalescence d'une durée de 2 à 5 jours avec amélioration de l'appétit, bradycardie (fréquence cardiaque lente), éruptions cutanées convalescentes (plaques blanches sur fond rouge), souvent accompagnée de démangeaisons généralisées (plus intense dans les paumes et les plantes des pieds) et de diurèse (augmentation du débit urinaire) .
  • Le syndrome de choc de la dengue (DSS) - Le syndrome de choc est une complication dangereuse de la dengue et est associé à une mortalité élevée. Une dengue grave survient à la suite d'une infection secondaire avec un sérotype viral différent. Une perméabilité vasculaire accrue, associée à un dysfonctionnement du myocarde et à une déshydratation, contribue à la survenue d'un choc entraînant une défaillance multiorganique.

Il n'existe pas de traitement spécifique contre le virus. Pour les touristes européens, la prévention de la dengue passe donc par la lutte contre son vecteur Aedes albopictus. Le moyen le plus efficace pour combattre ce moustique est d'éliminer ses lieux de ponte (soucoupes, petits récipients, déchets, réservoirs, vases, pneus, etc.).

Il est conseillé aux voyageurs de se protéger des piqûres de moustique. Il convient de respecter les mesures habituelles de lutte anti-vectorielle :

  • port de vêtements couvrants ;
  • répulsifs anti-moustiques, contenant du DEET, sur la peau découverte ;
  • vêtements et moustiquaire imprégnés d'insecticide pour la sieste et la nuit ;
  • les personnes qui utilisent un écran solaire doivent appliquer le répulsif 20 minutes après l'écran solaire.

Afin d'éviter au maximum la dissémination du virus de la dengue, chikungunya et virus Zika sur le territoire métropolitain, devant une fièvre d'apparition brutale et des douleurs articulaires ou musculaires dans les 15 jours qui suivent le retour d'un voyage en zone à risque, il faut consulter son médecin au plus vite en signalant son voyage.

Source : European Centre for Disease Prevention and Control ; Agence régionale de santé publique de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Agence régionale de santé publique de la région Auvergne-Rhône-Alpes ; Outbreak News Today.