Epidémie d’infections à Escherichia coli entérohémorragique (EHEC) en Allemagne

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En Allemagne, les autorités sanitaires ont signalé la survenue d'une importante épidémie d'infections à Escherichia coli producteurs de shiga-toxines (appelés STEC pour shiga-toxine E. coli ou EHEC pou E. coli enterohémorragique). Ces bactéries sont responsables de manifestations cliniques variées : diarrhée banale ou sanglante pouvant évoluer dans 5 à 8 % des cas, principalement chez le jeune l'enfant, vers une complication grave, le syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le réservoir principal des STEC est le tube digestif des ruminants. L'homme se contamine principalement par la consommation d'aliments contaminés, par contact avec une personne infectée ou par contact avec des animaux contaminés ou l'environnement contaminé par les matières fécales de ces animaux. Les principaux aliments à risque sont les produits carnés consommés crus ou insuffisamment cuits, les produits laitiers au lait cru et les végétaux consommés crus. Depuis fin avril, plus de 400 infections à STEC dont 140 cas de SHU ont été identifiés en Allemagne. La majorité des patients résident dans le Nord du pays. Un élément inhabituel de cette épidémie est la prédominance de cas chez les adultes et en particulier les femmes. Au moins trois décès seraient attribuables à cette épidémie. L'infection pourrait être due à un sérogroupe très rare de STEC (E. coli O104). Les premiers résultats des investigations épidémiologiques en cours en Allemagne suggèrent que cette épidémie serait liée à la consommation d'un produit végétal consommé cru (tomates, concombre ou salades vertes). Les autorités sanitaires allemandes recommandent de cuire les légumes crus pendant dix minutes à 70 °C.

La surveillance des infections à STEC est réalisée actuellement en France par la surveillance du SHU chez les enfants de moins de 15 ans. Depuis 1996, un réseau de services de néphrologie pédiatriques volontaires de 31 hôpitaux notifie les cas de SHU pris en charge à l'Institut de Veille Sanitaire. Environ 100 cas de SHU pédiatriques sont notifiés chaque année en France. Il existe aussi un centre national de référence pour les infections à E. coli (Institut Pasteur, Paris et service de microbiologie de l'hôpital Robert Debré, Paris). A ce jour, aucune augmentation du nombre de cas de SHU en France n'a été mise en évidence en mai 2011 par ce dispositif de surveillance. Aucun des patients signalés en mai n'a rapporté de séjour en Allemagne dans les jours ayant précédé ses symptômes. La déclaration obligatoire des toxi-infections alimentaires collectives (désignés sous l'acronyme "Tiac") permet aussi le recensement de celles qui sont causées par des STEC. A ce jour, aucune Tiac à STEC n'a été déclarée en mai 2011.

Les médecins hospitaliers ou libéraux ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante ou un SHU survenus depuis le 20 avril 2011, chez des patients ayant séjourné en Allemagne dans les 15 jours précédents le début des symptômes, sont invités à les signaler à l'Agence régionale de santé de leur région (ARS). Ces signalements seront centralisés avec l'appui des ARS à l'Institut de veille sanitaire (InVS) qui coordonne l'investigation d'éventuels cas français, en collaboration avec les épidémiologistes de l'Institut de santé publique à Berlin, en charge de l'investigation de cette épidémie en Allemagne.

Source : Institut de veille sanitaire.

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