Paludisme dévastateur dans les rizières au Rwanda

medecinedesvoyages.net

Au Rwanda, la riziculture est une culture prioritaire. Les dizaines de milliers d'hectares de rizières vertes et herbeuses présentent un paradoxe pour le pays enclavé d'Afrique de l'Est. Mais les champs gorgés d'eau où pousse le grain sont le terreau idéal pour les moustiques, de sorte que le paludisme sévit.

En 2016, des chercheurs du Centre biomédical du Rwanda ont appliqué un larvicide (Bacillus thuringiensis israelensis ou Bti), aux champs en utilisant la même machine utilisée pour les pesticides, dans le district de Bugesera, dans la province orientale du pays.

L'étude a également impliqué la préparation d'équipes d'action communautaire pour dispenser une éducation de prévention du paludisme aux villages.

En une année, il est noté une diminution de 90 % de la densité des moustiques dans les rizières. Mais à la fin de l'étude, les agriculteurs se sont retrouvés sans larvicide et avec 10 fois plus de moustiques.

Après la fin de leur étude en 2015, les chercheurs du Centre biomédical du Rwanda et leurs partenaires néerlandais ont recommandé au gouvernement d'incorporer le Bti dans leurs pratiques agricoles.

Les autorités n'ont jamais financé la pulvérisation nationale de Bti. Et au cours des près de 5 dernières années, le gouvernement a poussé à augmenter la production de riz en transformant les marais en rizières.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas de paludisme notifiés a augmenté de 68 %, passant de 2,5 millions en 2015 à 4,2 millions en 2018.

Le riz rapporte chaque année environ 64,8 millions de dollars de recettes au Rwanda. Et même si le pays dépend fortement de la production nationale de riz, ils doivent encore en importer. L'objectif du gouvernement est d'être autosuffisant d'ici 2050. Dans le cadre de ses efforts pour développer l'agriculture, le gouvernement loue souvent des parcelles de terrain à des coopératives agricoles pour les exploiteurs, et les agriculteurs obtiennent une partie de ce qu'ils récoltent.

Le 11 mars 2020, les autorités ont réintroduit le larvicide dans les rizières du Rwanda.

Le Bti sera pulvérisé 3 fois par mois, principalement à l'aide de drones, et les agents de santé communautaires soutenus à cibler les sites de reproduction des moustiques environnementales.

Les citoyens ont un bon accès aux soins de santé, mais les informations sur la prévention font toujours défaut.

Les personnes qui envisagent de voyager sont invités à prendre des mesures adéquates pour se protéger contre la piqûre du moustique :

  • réduire le contact avec les moustiques en limitant l'activité en plein air à la nuit tombée ;
  • porter des vêtements couvrant (pantalons, chemises manches longues) ;
  • protéger la peau nue (sans oublier les pieds et les chevilles), en utilisant des répulsifs anti-moustiques contenant 50 % de DEET ;
  • utiliser des moustiquaires imprégnées d'insecticides.

L'évolution de ces données épidémiologiques doivent faire rappeler aux voyageurs que les recommandations de prévention s'appuient toujours sur le triptyque :

Pour le voyageur, des informations détaillées sont disponibles sur le siteMedecinedesvoyages.net, qui prend en compte les nouvelles recommandations des autorités sanitaires françaises et de l'Organisation mondiale de la santé.

Source : Promed.