Premier cas de neurocysticercose autochtone en Australie

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En Australie, dans l'Etat de Victoria, le premier cas de neurocysticercose autochtone a été rapporté.

Une jeune femme de 25 ans, résidente de Melbourne, qui n'avait jamais voyagé à l'étranger, présentait depuis l'âge de 18 ans des migraines avec troubles visuels. Une IRM révélait une lésion cérébrale unique. Le diagnostic de neurocysticercose a été confirmé par amplification génique sur une biopsie stéréotaxique. Le traitement a consisté en une exérèse neurochirurgicale de la lésion qui était unique.

En Australie, jusqu'à présent, les cas de cysticercose étaient importés concernant des immigrants ou des voyageurs récemment revenus de zones d'endémie.

Rappels sur la cysticercose :

La cysticercose est l'infestation parasitaire par les larves de ténia qui se logent préférentiellement dans les muscles. La maladie est causée par un ténia parasite que l'on trouve uniquement chez les porcs et les humains appelés Taenia solium.

L'homme s'infeste en ingèrant les œufs du ténia en consommant la viande parasitée mal cuite, qui se transforment en larves puis ténia adulte vivant dans l'intestin grêle (maladie humaine, souvent bénigne, appelée tæniasis). Dans le cas de la cysticercose humaine les larves peuvent se loger dans les muscles et les tissus sous-cutanés (maladie bénigne). Des complications graves peuvent survenir lorsque les larves se localisent dans l'œil ou le système nerveux central.

La neurocysticercose se produit lorsque les cysticerques (formes larvaires) se développent dans le cerveau. La neurocysticercose ou cysticercose cérébrale est la plus répandue des causes d'épilepsie dans les pays en développement.

Les localisations musculaires et sous-cutanées sont souvent bien tolérées, sauf si elles sont massives. La gravité de la cysticercose humaine tient aux localisations oculaires et cérébrales (plus de 80 % des cas décrits).

Dans l'œil, le cysticerque joue le rôle de corps étranger avec selon sa localisation, exophtalmie, strabisme, iritis ou troubles visuels, fréquemment assortis de céphalées et de douleurs locales.

Dans le cerveau, le tableau évoque une tumeur intra-crânienne évolutive : les céphalées, vertiges et autres petits troubles du début (cysticerques vivants) aboutissant à des troubles de la parole, des épisodes confusionnels, des crises d'ataxie ou d'épilepsie bravais-jacksonienne (réaction expansive autour des cysticerques morts). L'évolution peut se faire vers le coma et la mort.

Ref : Forster D, Ko DK, Koehler AV, et al. Case report: Neurocysticercosis acquired in Australia. Am J Trop Med Hyg. 2020. doi: 10.4269/ajtmh.20-0839. Epub ahead of print. PMID: 32959773;__<http: www.ajtmh.org="" docserver="" fulltext="" ajtmh.20-0839="" tpmd200839.pdf="">

Source : American Society of Tropical Medicine and Hygiene.

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