La dirofilariose est présente en Russie

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Cinquante-neuf cas de dirofilariose, une parasitose transmise par les piqûres de moustiques, ont été détectés en Russie en 2020, selon le Service fédéral de surveillance de la protection des droits des consommateurs et du bien-être humain (Rospotrebnadzor).

En Russie, deux types de dirofilariose sont pathogènes pour l'homme - Dirofilaria repens et Dirofilaria immitis.

  • Selon les rapports statistiques, un seul cas d'infection humaine par Dirofilaria immitis a été enregistré en Russie. La maladie causée par cette espèce, dans la plupart des cas, est asymptomatique, mais dans certains cas, des douleurs thoraciques, une toux, un essoufflement, une fièvre, des frissons et une sensation de malaise sont possibles.
  • L'infection humaine par Dirofilaria repens, en augmentation en Russie, s'accompagne de douleurs, d'œdèmes, d'érythèmes et de plaintes liées au déplacement de l'helminthe sous la peau dans environ 35 % des cas d'infection. L'espèce, dans l'écrasante majorité des cas, est à l'origine de la dirofilariose humaine en Russie.

Les parasites peuvent être transmis les moustiques des genreAnopheles,__Aedes,Culex,Culiseta,Coquillettidia, présents en Russie, ainsi que de certains genres vivant dans d'autres pays.

Rappels sur la dirofilariose :

La dirofilarioseest une zoonose parasitaire due à des nématodes du genre Dirofilaria transmis par les moustiques. Les deux espèces le plus souvent impliquées sont Dirofilaria repens et Dirofilaria immitis.

Cycle parasitaire :

  • La transmission entre animaux, et des animaux aux humains, se fait généralement par une piqûre de moustique. De nombreuses espèces de moustiques du genre Aedes, Anopheles,Culex, Mansonia ouCoquillettidiaont été identifiées comme vecteur potentiel. Lors d'un repas de sang, un moustique infecté introduit des larves filaires dans la peau de l'hôte définitif (généralement un chien domestique). Ces larves vont évoluer vers des formes adultes qui vont se localiser dans les artères pulmonaires et parfois dans le ventricule droit du cœur pour D. immitis (la femelle mesure 230-310 mm et le mâle 120-190 mm), et dans les tissus sous-cutanés pour D. repens (la femelle mesure 100-170 mm et le mâle 50-70 mm).
  • La transmission à l'homme se produit quand deux conditions sont réunies : la présence d'une espèce de moustique capable de transmettre les parasites, et la présence d'un nombre minimum de chiens infectés par des helminthes adultes qui produisent microfilaires. L'homme est un impasse parasitaire car les larves ne peuvent devenir des adultes matures.

Manifestations chez l'animal :

  • D. repens a pour hôte définitif principal les chiens, mais le parasite peut également infecter les carnivores sauvages (renards roux, loups), ainsi que les chats. Chez l'animal, D. repens est responsable d'atteintes sous-cutanées et oculaire.
  • D. immitis est responsable de la dirofilariose cardio-pulmonaire canine et féline.

Outre les chiens, les chats, les furets et les carnivores sauvages (renards, chacals et loups) peuvent également servir d'hôtes, mais sont asymptomatiques dans la plupart des cas. Les chats sont généralement plus résistants aux dirofilaires adultes.

Manifestations cliniques chez l'homme :

  • D. repens est à l'origine d'une atteinte sous-cutanée causés par des vers adultes et pré-adultes dans les tissus sous-cutanés. Elle se présente comme un nodule sous-cutané qui se développe progressivement sur une période de plusieurs semaines ou de plusieurs mois. La dirofilariose oculaire due à D. repens touche différentes régions oculaires (zone orbitale, paupières et tissus sous-conjonctifs et intravitréens). Certains de ces cas ont des conséquences graves, avec des troubles de la vision et des complications telles que décollement de la rétine, glaucome, opacité de l'humeur vitrée, cristallin.
  • D. immitis est responsable d'une atteinte pulmonaire. Elle est caractérisée par la formation de nodules pulmonaires autour de vers adultes immatures qui ont récemment mué à partir de larves bloquées dans une branche de l'artère pulmonaire, provoquant une embolie et une inflammation localisée. Seul un petit nombre de patient est symptomatique.

Néanmoins, cette spécificité espèce/forme clinique est remise en question, car des études moléculaires récentes ont signalé que des atteintes sous-cutanés et cutanés étaient dues à D. immitis, et que des atteintes pulmonaires impliquaient D. repens.

Le diagnostic de la dirofilariose humaine se fait lors de l'exploration de nodules sous-cutanés ou une localisation oculaire en général découvert par le patient, ou lors de la découverte fortuite de nodule(s) pulmonaire(s) sur un examen d'imagerie généralement effectué pour des raisons sans rapport avec la dirofilariose.

L'extraction chirurgicale des filaires est le traitement de choix. Elle est facile pour ce qui concerne l'exérèse des nodules sous-cutanés ou l'extraction d'une filaire sous-conjonctivale, mais plus complexe pour ce qui concerne les atteintes pulmonaires ou rétro-oculaires. Il n'y a pas de traitement antiparasitaire standardisé, l'ivermectine étant citée.

Source : Outbreak News Today.

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