Un cas d'anaplasmose autochtone est signalé dans l'Etat de Washington

medecinedesvoyages.net

Aux Etats-Unis, le Département de la santé de l'État de Washington (DOH) annonce le 1er cas humain acquis localement d'anaplasmose, une maladie transmise par les tiques, chez un homme du comté de Whatcom. L'homme a été hospitalisé au début du mois d'août 2022 dans un état sévère après avoir travaillé dans les broussailles dans le comté de Mason où il a été probablement mordu par une tique infectée.

Des cas humains d'anaplasmose ont déjà été identifiés dans l'Etat de Washington, mais tous les cas précédents impliquaient un voyage en dehors de l'État. Jusqu'à présent, seuls les chiens avaient été diagnostiqués avec une anaplasmose acquise localement.

Dans l'Etat de Washington, la maladie est propagée par Ixodes scapularis (tique occidentale à pattes noires), qui se trouve principalement dans la partie ouest de l'État ainsi que le long des pentes orientales du parc national de North Cascades.

Rappel sur l'anaplasmose humaine :

L'anaplasmose humaine est une zoonose émergente pouvant être transmise à l'homme par morsure de tique. Elle est due aux bactéries du genre Anaplasma connues pour être des agents pathogènes tant humains que vétérinaires. L'espèce Anaplasma phagocytophilum est la principale espèce responsable de l'anaplasmose humaine. Cette bactérie Gram négatif, obligatoirement intracellulaire (elle infecte les polynucléaires neutrophiles), appartient à l'ordre des Rickettsiales.

La bactérie est maintenue dans la nature grâce à un cycle impliquant les tiques et de nombreuses espèces d'animaux vertébrés (ruminants et rongeurs, chevaux, animaux carnivores (chiens, chats) ou insectivores). La transmission à l'homme se fait à l'occasion d'une piqûre par une tique infectée appartenant au genre Ixodes : Ixodes scapularis et Ixodes pacificus sont les espèces vectrices les plus fréquentes en Amérique du Nord ; en Europe il s'agit d'Ixodes ricinus.

L'apparition des symptômes se produit 1 à 2 semaines après l'exposition, et environ 75 % des malades signalent une morsure de tique.

  • Les symptômes peuvent consister en des symptômes généraux de type rhume ou commencer plus brusquement par des symptômes de type grippal.
  • L'atteinte du système nerveux central est possible comme la survenue d'une éruption cutanée généralisée.
  • Des formes graves sont possibles, en particulier chez l'immunodéprimé. Le taux de létalité a été estimé à 0,3 % aux Etats-Unis.

Recommandations pour le voyageur :

En l'absence de vaccin, la meilleure méthode pour éviter d'être infecté est de limiter l'exposition aux tiques. Les zones à risque comprennent les zones boisées, les landes, les parcs et les jardins avec des animaux sauvages ; les tiques sont plus fréquentes d'avril à octobre. Des activités telles que le camping, les pique-niques, la randonnée pédestre et le cyclisme peuvent augmenter les risques.

La prophylaxie de cette maladie à transmission vectorielle repose uniquement sur la prévention des piqûres de tique :

  • Port de vêtements longs, au mieux imprégnés d'un pyréthrinoïde de synthèse ;
  • Utilisation des répulsifs cutanés, principalement à base de DEET à une concentration supérieure à 20% ;
  • Surveillance corporelle systématique au retour de promenade en campagne pour retirer les tiques.

Sources : ProMED ; Outbreak News Today.

Pages associées