Le point sur les épidémies de charbon humain en Afrique de l'Est

En Afrique de l'Est le charbon sévit dans plusieurs pays :

• Le Kenya fait face à une épidémie de charbon avec des cas signalés dans différents comtés dont Kakamega. Au total, 7 cas ont été signalés par les sous-comtés de Runyenjes (6) et Mwimbi (1). Aucun décès n'a été signalé la dernière semaine de la période de rapport (semaine 43, se terminant le 30 octobre 2022). De janvier au 30 octobre 2022, un total de 180 cas ont été signalés grâce à la surveillance hebdomadaire intégrée des maladies.
• Au Soudan du Sud, au total 131 cas suspects et 5 décès (létalité 3,8 %) ont été signalés dans 8 zones dans l’État de Warrap. Un total de 8 échantillons sont retournés positifs pour Bacillus anthracis. Des cas ont été signalés du 13 mars au 30 octobre 2022 où la majorité des cas ont été des femmes (62 %) âgées de 5 à 9 ans.
• En Ouganda une épidémie de charbon a été confirmée dans le district de Bududa, début mai 2022. Au 16 octobre 2022, un total de 51 cas suspects avaient été rapportés dont 2 décès (létalité 4%). Deux districts ont jusqu'à présent signalé des cas humains : Kween (31 cas et un décès) et Bududa (20 cas et un décès). Au total, 11 échantillons ont été prélevés dans le district de Bududa, dont 5 ont été testés positifs pour l'anthrax.
• Au Zimbabwe une épidémie est en cours ; un total de 46 nouveaux cas a été signalé sans décès. Les cas ont été signalés dans le district de Mhondoro Ngezi (19) dans la province du Mashonaland occidental, dans le district de Zaka (10) dans la province de Masvingo, dans les districts de Gokwe Nord (9) et Gokwe sud (8) de la province des Midlands. Les chiffres cumulés sont de 159 cas et aucun décès.

Rappels sur le charbon :

Le charbon (anthrax en anglais) est une maladie d'origine bactérienne qui touche principalement le bétail. L'agent infectieux du charbon est la bactérie Bacillus anthracis, dont les spores peuvent résister plusieurs années, voire plusieurs décennies dans la terre, avant d'être ingérées par des animaux en pâture. Chez l'homme, hôte accidentel, la transmission se fait directement ou indirectement à partir d'animaux infectés, ou du fait d'une exposition professionnelle à des produits animaux contaminés.

Chez l'homme, le charbon se manifeste en 3 formes différentes :

• La forme cutanée (au moins 95 % des cas enregistrés chez l'homme), contractée par entrée des spores au niveau d'une coupure ou d'une excoriation. Elle se manifeste comme une piqûre d'insecte, puis évolue en une vésicule puis un ulcère de 1 à 3 cm de diamètre, avec une nécrose noircissante au centre, et peut évoluer vers une septicémie. Elle est mortelle dans 20% des cas en l'absence de traitement.
• La forme intestinale, contractée à la suite de l'ingestion d'aliments contaminés, principalement de viande. Elle se manifeste par l'apparition de nausées, d'une perte de l'appétit, de vomissements, de fièvre suivie de douleurs abdominales et de diarrhée sévère. Elle est mortelle dans 25 à 60% des cas.
• La forme pulmonaire, due à l'inhalation de spores en suspension dans l'air. Elle se manifeste au départ comme un rhume banal, mais évolue en quelques jours avec l'apparition d'importants troubles respiratoires, avec toux, maux de tête, douleurs musculaires, qui s'aggravent et évoluent vers un choc septique. Cette forme de charbon est quasiment toujours mortelle en l'absence de traitement.

Source : ProMED.