Le virus Nipah au Bangladesh

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Au Bangladesh, l'Institute of Epidemiology, Disease Control and Research [IEDCR] a annoncé qu'une femme de 35 ans originaire de Rajshahi était morte le 3 janvier des suites d'une infection par le virus Nipah (NiV). On rapporte qu'elle avait l'habitude de consommer du jus de datte cru.

En 2022 l'IEDCR a enregistré a en outre 3 cas d'infection à virus Nipah, dont 2 décès l'un dans le district de Naogaon, l'autre à Faridpur.

Selon les statistiques de l'IEDCR, 231 décès au NiV sont survenus sur 326 cas positifs depuis que le pays a détecté la maladie pour la première fois en 2001 et a commencé la surveillance, soit un taux de létalité de 71%. Jusqu'à présent, des cas d'infection au NiV ont déjà été détectés dans 32 des 64 districts à travers le pays, mais le reste des districts est aussi à risque.

Il a été découvert que tous les cas étaient liés à la consommation de jus de palme cru contaminé par la salive ou l'urine de chauve-souris ou d'aliments préparés à partir de de ce type de jus, ou par contact avec des personnes infectées.

Rappels sur levirus Nipah.

Le virus Nipah est un virus zoonotique qui appartient au genre Hepinavirus, de la famille des Paramyxoviridae. Le virus a été reconnu pour la première fois en 1998-1999 lors d'une épidémie chez des éleveurs de porcs en Malaisie et à Singapour. Aucune épidémie ultérieure n'a été signalée en Malaisie ou à Singapour depuis 1999.
Le virus a été reconnu pour la première fois en Inde et au Bangladesh en 2001. Depuis lors, des épidémies presque annuelles se sont produites au Bangladesh. La maladie a été identifiée périodiquement en Inde orientale (2001, 2007). L'infection àvirus Nipahest une maladie zoonotique émergente d'importance pour la santé publique dans la Région d'Asie du Sud-Est.

_ Signes de la maladie _

Après une phase d'incubation de 4 à 45 jours, l'infection provoque chez l'homme une maladie caractérisée par de la fièvre et des céphalées qui peut évoluer vers des formes graves comme une encéphalite (inflammation du cerveau) ou une pneumopathie atypique.

Environ 20% des patients gardent des séquelles neurologiques, comme des troubles convulsifs et des altérations de la personnalité.

Le taux de létalité (proportion de décès parmi les cas) élevée, estimée entre 40 et 75 %. Cependant, ce taux peut varier selon les épidémies en fonction des capacités locales de surveillance épidémiologique et de la prise en charge clinique.

Transmission

Leschauves-souris du genre_Pteropus_sont le réservoir naturel connu de virus.

Plusieurs voies de transmission à l'Homme sont possibles.

Lors des premières flambées en Malaisie et à Singapour, la plupart des infections humaines ont résulté d’un contact direct avec des porcs malades ou avec leurs tissus contaminés. On pense que la transmission s’est produite par contact avec des sécrétions de porcs ou avec les tissus d’un animal malade.

Dans les flambées survenues ensuite au Bangladesh et en Inde, la source la plus probable d’infection était la consommation de fruits ou de produits dérivés (par exemple, jus brut de palmier-dattier) contaminés par de l’urine ou de la salive de chauves-souris infectées.

Une transmission interhumaine par contact étroit non protégé avec un patient infecté dans son entourage ou à l'hôpital est également possible. De nombreux cas identifiés dans l'épidémie actuelle ont été infectés lors de contacts directs non protégés avec d'autres personnes infectées.

Il n'y a pas de _ traitement _ ni de _ vaccin _ disponible, que ce soit pour les personnes ou les animaux.

L'infection à virus Nipah peut être prévenue par les mesures suivantes :

  • en évitant l'exposition aux chauves-souris et aux porcs malades dans les zones d'endémie ;
  • en évitant de consommer des fruits partiellement consommés par les chauves-souris infectées ou en buvant de la sève ou du jus de palmier dattier ;
  • le risque de transmission internationale via des fruits contaminés par de l'urine ou de la salive de chauves-souris infectées peut être évité en les lavant soigneusement et en les épluchant avant leur consommation ;
  • les fruits présentant des signes de piqûres de chauve-souris doivent être jetés.

Dans les établissements de soins, le personnel doit systématiquement mettre en œuvre des mesures standard de prévention et de contrôle des infections lors de la prise en charge des patients afin de prévenir les infections nosocomiales (infections liées aux soins survenant à l'hôpital).
Les travailleurs de la santé qui soignent un patient suspect d'avoir la fièvre à virus Nipah doivent immédiatement contacter des experts locaux et nationaux pour obtenir des conseils et organiser des tests de laboratoire.

Source : ProMED.

 

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